Savoir et comprendre

Appréciation de l'IRSN pour l'année 2013

01/12/2014

 

 

​​​​​L’examen de l’exploitation du parc des réacteurs au cours de l’année 2013 met en évidence une légère diminution du nombre d’événements significatifs pour la sûreté déclarés par EDF, par rapport à l’année 2012.

 

 

Infographie : Chiffres-clés 2013 et analyses de la sûreté et la radioprotection des centrales nucléaires en France
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L’analyse permet de constater une baisse notable du nombre d’événements liés à la réalisation des essais périodiques, qui est à relier aux nouveaux modes opératoires mis en place par EDF pour améliorer la rédaction des règles d’essais périodiques.

Toutefois, l’analyse de certains types d’événements, en particulier ceux liés aux défauts de pilotage des réacteurs, souligne qu’une attention particulière reste à apporter par​ EDF au sujet du maintien des compétences de son personnel, dans le contexte actuel de départs massifs à la retraite. 

La hausse du nombre de sorties du domaine de fonctionnement, dont la durée reste courte – la moitié des événements de ce type est détectée et corrigée en moins de six minutes -, fait l’objet d’un suivi attentif de la part de l’IRSN.

 

Hausse des défaillances de matériels importants pour la sûreté

Une augmentation du nombre de défaillances de matériels importants pour la sûreté du réacteur a été observée en 2013. La majeure partie de cette augmentation est imputable à des défauts de conformité sur des robinets qualifiés aux séismes présents dans un grand nombre de systèmes. 

Les origines sont variées : corrosion ou fatigue mécanique d’équipements, non-conformités d’ancrages, vis trouvées desserrées ou encore vis abse​ntes.

Ces écarts, corrigés par l’exploitant, sont le plus souvent génériques, c’est-à-dire susceptibles d’affecter plusieurs réacteurs sur le même site ou plusieurs réacteurs de même puissance voire l’ensemble des réacteurs du parc.

Les écarts sont souvent mis en évidence à l’occasion de contrôles périodiques, effectués lors des arrêts programmés des réacteurs. L’IRSN estime qu’EDF devrait accélérer le déploiement de son programme de contrôles et élargir son périmètre d’application à d’autres équipements.

 

Radioprotection : trois axes d’améliorations

L’augmentation du nombre d’événements significatifs pour la radioprotection constatée depuis 2010 s’est poursuivie en 2013. Cependant, excepté un événement qui a entraîné une importante contamination corporelle d’un intervenant, la grande majorité des événements survenus en 2013 n’a pas entraîné de conséquences notables sur la santé des personnes ou sur l’environnement.

L’analyse montre une légère hausse du nombre de défauts d’accès en zone contrôlée. Pour y remédier, EDF a établi un plan d’actions qui sera décliné sur tous les sites afin d’améliorer la prise en compte des risques radiologiques lors des t​ravaux en zone contrôlée et notamment le renforcement de la préparation des activités dans ces zones.

Destinées principalement à contrôler l’état des soudures au niveau des tuyauteries en utilisant une source radioactive, les opérations de radiographie industrielle ont été à l’origine d’un accroissement du nombre des événements en 2013. Malgré la mise en place par EDF d’actions pour améliorer la préparation, la coordination, l’anticipation et la surveillance de la réalisation de ces opérations, l’IRSN estime qu’une attention particulière est à accorder par EDF aux conditions de réalisation de ces opérations (planification…).

Par ailleurs, l’analyse réalisée montre que les efforts menés par EDF depuis l’année 2009 visant à un meilleur respect des règles de radioprotection par les intervenants doivent être poursuivis et renforcés, car le nombre d’événements significatifs correspondants est en augmentation. La majorité de ces événements concernent l’absence de port du dosimètre lors de l’accès des intervenants dans une zone contrôlée.