Savoir et comprendre

Comportement des ouvrages en béton : Mieux évaluer l’étanchéité des enceintes de confinement

28/10/2013

​​Comment quantifier les fuites radioactives à travers les parois des enceintes de confinement en béton des réacteurs, en cas d’accident grave ?

Au-delà des tests périodiques réalisés par les exploitants, « le principe est de s’appuyer sur une maquette à échelle réelle pour valider et perfectionner les outils de simulation numérique », résume Georges Nahas, ingénieur en génie civil à l’IRSN. « Développés par l’IRSN, ces derniers permettent de renforcer la sûreté et le dialogue avec les exploitants ».

Ecoba, projet de recherche sur l’Etude du Confinement des Ouvrages en Béton Armé, a été soumis à l’Agence nationale de la recherche (ANR), dans le programme blanc, en 2009.

Les premiers essais ont débuté mi-2013 à l’École centrale de Nantes (Loire-Atlantique). Ils sont effectués sur une maquette, unique en France, en béton armé de 2,40 mètres de hauteur sur 3,90 mètres de largeur. Elle reproduit une partie courante d’une enceinte d’un réacteur à eau sous pression de 1 300 mégawatts. Celle-ci constitue la troisième barrière de confinement vis-à-vis de l’environnement, après la gaine des combustibles et la cuve en acier du réacteur. « Les expérimentations apporteront des connaissances sur la fissuration des enceintes et les débits de fuites associés », poursuit l’expert. « Ces données sont inaccessibles aux recherches menées par les exploitants. Elles devraient les inciter à s’en saisir pour améliorer leurs méthodologies de simulation. Ces travaux permettront de mieux répondre aux exigences de sûreté dans un contexte post-Fukushima. »

Le programme pourra également aborder le vieillissement des enceintes des réacteurs français. « En accélérant artificiellement la dégénérescence du béton armé par intégration de phénomènes contrôlés (réaction de gonflement, corrosion…), la durabilité de cette barrière de confinement sera ainsi explorée. »

 

(Dernière mise à jour : Novembre 2013)

 

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