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La gestion des déchets issue des démantèlements d'installations nucléaires en France

(Dernière mise à jour : Juin ​2020​) 


​Le démantèlement d'une installation nucléaire génère des déchets et des effluents très différents de ceux produits en fonctionnement. De même, les quantités peuvent être plus importantes, notamment pour les déchets de très faible activité.

 

 

 

Chantier de démantèlement à la centrale de Greifswald (Allemagne)  
Aménagement réalisé pour évacuer les colis de déchets issus des opérations de découpe des gros composants sur le chantier de démantèlement de la centrale de Greifswald, en Allemagne. (© IRSN/Dureuil)

Minimiser les volumes de déchets et d’effluents, définir les traitements à mettre en œuvre, en déterminer le devenir, compte tenu des caractéristiques radioactives et chimiques, tels sont les enjeux à prendre en compte.

En France, le Plan National de Gestion des Matières et des Déchets Radioactifs (PNGMDR) identifie une filière pour chaque catégorie de déchets radioactifs en fonction de l’activité et de la durée de vie des principaux éléments radioactifs qu’ils contiennent.

Selon l’Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (Andra), les déchets de démantèlement sont pour 80 % des déchets conventionnels, notamment des gravats et des métaux, et pour 20 % des déchets radioactifs.  Par ailleurs, ces derniers sont aux deux tiers des déchets de très faible activité (TFA).

En Europe, la majorité des pays pratique une politique de libération des déchets TFA qui sont donc gérés dans des filières de déchets conventionnels. Ce n’est pas le cas en France, sauf dérogation. Or, la capacité du Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires) de l’Andra ne sera pas suffisante pour stocker l’ensemble des déchets TFA produits dans le cadre des opérations de démantèlement.
 

Lire la page Les filières prévues pour la gestion des déchets radioactifs

 

Gravats TFA conditionnés en big bag. © Andra/Eric Girardot  
Gravats TFA conditionnés en big bag.
© Andra/Eric Girardot

Des options alternatives ou complémentaires au stockage de déchets sont demandées. Le PNGMDR indique que l’optimisation de la gestion des déchets TFA doit être recherchée afin de respecter les principes généraux du code de l’environnement.

Selon l’IRSN, il faut prendre en compte la limitation de la production des déchets TFA comme axe d’optimisation de leur gestion, ainsi que la valorisation et la diversification des stockages.

Parmi les évolutions récentes figurent la mise en œuvre de « l’assainissement poussé », quand le retrait complet des pollutions pose des difficultés majeures compte tenu des quantités de déchets qui seraient générés. Il s’agit alors de dépolluer les sols et les bâtiments contaminés jusqu’à rendre leur état radiologique compatible avec les usages établis, envisagés et envisageables.

 

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Centrale nucléaire du Garigliano (Italie) en démantèlement  
Zone d’entreposage de fûts de déchets de faible et moyenne activité issus du démantèlement de la centrale nucléaire du Garigliano, en Italie. (© IRSN/Dureuil)

À l’instar des déchets TFA, la filière de gestion des déchets de faible activité à vie longue (FA-VL) n’est pas encore consolidée et différentes options restent ouvertes pour gérer à long terme ces déchets. Les investigations se poursuivent concernant la création d’un centre de stockage à Soulaines-Dhuys (Aube).

L’une des alternatives consisterait à répartir les déchets FA-VL venant de l’aval du cycle dans les centres de surface existants et le futur centre de stockage en formation géologique profonde pour les déchets à haute activité.

Quant aux déchets présentant une radioactivité naturelle renforcée, à savoir les déchets uranifères de l’usine Areva de Malvési (Aude), l’uranium appauvri et les déchets radifères, ils seraient regroupé dans un centre de stockage commun.
 

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