Savoir et comprendre

Radiothérapie : la recherche pour lutter contre les effets indésirables

Aux côtés des professionnels de santé, les chercheurs veulent comprendre et mesurer les effets de la radiothérapie sur le corps humain. Pour les patients, c’est la perspective de traitements plus efficaces contre les tumeurs avec de moindres dommages collatéraux sur les tissus sains.

La radiothérapie permet de détruire des cellules cancéreuses. Toutefois, les traitements peuvent aussi entraîner des problèmes cardiovasculaires, troubles digestifs, douleurs ou encore risques de maladies secondaires… Or, avec l’augmentation des chances de guérison des cancers et celle de l’espérance de vie des patients, les effets indésirables peuvent intervenir longtemps après la guérison.

C’est pourquoi plusieurs programmes de recherche sont en cours à l’IRSN pour optimiser les traitements et les doses délivrées à chaque patient, en particulier pour les nouveaux traitements.

Avec plusieurs partenaires, l’IRSN a ainsi étudié le comportement des lignes de faisceau en protonthérapie, une radiothérapie innovante qui utilise des protons plutôt que des rayons X, puis développé un modèle mathématique pour prédire les doses secondaires sur plusieurs organes : poumons, foie, cœur, reins… Ce code de calcul doit permettre aux professionnels de proposer des plans de traitement efficaces, mais avec moins de risques d’effets secondaires.

L’Institut a également lancé un projet pour connaître les doses résiduelles au cœur, un organe à risque pour le traitement du cancer du sein par radiothérapie.

Enfin, l’IRSN mène des recherches sur les nouveaux traitements de radiothérapie « interne vectorisée » (ou médecine nucléaire thérapeutique), à l’instar des alphathérapies utilisant des émetteurs alpha. Et pour cause : ces médicaments ne vont pas au même endroit et dans les mêmes proportions chez tous les patients. Il faut donc définir la juste dose, nécessaire et suffisante pour chaque malade.

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Mieux comprendre les origines des effets secondaires constitue l’autre axe de recherche de l’IRSN. Lancé en 2009, Rosiris est le programme phare de l’IRSN sur ces questions. Il vise à acquérir une meilleure vision des différents processus qui vont de la physique des dépôts d’énergie aux effets biologiques précoces à l’échelle subcellulaire, en passant par les étapes chimiques. Dans sa dernière phase, le programme couvre l’élaboration de modèles prédictifs des effets secondaires des radiothérapies.

Par ailleurs, les chercheurs de l’Institut travaillent sur les fibroses radio-induites, à savoir le durcissement des tissus qui peuvent altérer la qualité de vie des patients à long terme en provoquant douleurs et troubles digestifs, respiratoires, métaboliques… « Nous cherchons à comprendre les mécanismes biologiques de la fibrose radio-induite », explique Marc Marc Benderitter, biologiste à l’IRSN. « Mieux connaître la fibrose radio-induite permettra d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques. C’est notamment le cas pour les complications des radiothérapies de certaines tumeurs du cerveau. »

Pour les séquelles qui n’ont pas pu être évitées, de nouveaux traitements utilisant des cellules souches mésenchymateuses (CSM), des cellules issues de la moelle osseuse qui favorisent la régénération des tissus vivants, sont en développement. Les travaux de recherche de l’Institut sont très avancés et l’Institut national du cancer a accepté de financer un premier essai clinique. Si le dossier d’autorisation remis à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) est accepté, ce sera le premier essai mondial de traitement des séquelles de radiothérapie par les CSM, selon le docteur Norbert-Claude Gorin, professeur d’hématologie à l’hôpital Saint-Antoine.

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​(Dernière mise à jour : Avril 2019)