Savoir et comprendre

Le déroulement d'une radiothérapie externe

09/04/2019

​​​Avant de débuter une radiothérapie, le patient réalise des examens afin d’établir un plan de traitement adapté à son anatomie et à sa tumeur. Puis, pendant le traitement, l’état de santé du patient est étroitement surveillé. Ces dispositifs visent à éviter d’une part, le sous-dosage qui augmente le risque de récidive et d’autre part, le surdosage qui entraîne des complications cliniques sévères.


Première étape : la préparation et la planification du traitement

Lors de la première consultation, le patient est informé de toutes les modalités techniques de la radiothérapie et des effets indésirables et secondaires à surveiller.

Dans un premier temps, les données anatomiques du patient sont acquises grâce à un simulateur ou un scanner de simulation, auxquelles peuvent être associées des images d’IRM ou de médecine nucléaire. En parallèle, les protocoles de radiothérapie vont être définis en fonction de la tumeur, de sa localisation, de sa taille, de son extension et de son grade.

Ces données exploitées via des calculs informatiques, permettent au radiothérapeute de définir le volume à irradier et de localiser les organes à risque avoisinants qu’il faudra protéger. De même, le médecin va pouvoir établir le plan de traitement du patient, en l’occurrence le nombre de séances et la dose délivrée par séance. 

 Selon la technique qui sera utilisée, le radiophysicien a ensuite la responsabilité de définir la balistique du traitement : choix du nombre de faisceaux, de leurs caractéristiques (orientation, énergie, taille des champs), utilisation ou non de modificateurs de faisceaux ou de la modulation d’intensité, etc... Cette balistique est validée par le radiothérapeute. 

Schéma simplifié du déroulement d'une radiothérapie
 
 
Schéma simplifié du déroulement d'une radiothérapie
​En bleu foncé, le circuit du patient. En vert clair et bleu clair, les actions réalisées pa​r le radiothérapeute, le radiophysicien et les techniciens, dont les contrôles de qualité périodiques réalisés par le radiophysicien (en vert clair) et le circuit des images dosimétriques et des caractéristiques techniques du traitement (en bleu clair). (©IRSN)
 

Deuxième étape : la réalisation du traitement et son suivi 

Une radiothérapie est généralement composée de 15 à 40 séances qui s’étalent sur 3 à 7 semaines, au cours desquelles des contrôles sont réalisés, afin de s’assurer que le traitement effectivement réalisé correspond au traitement planifié. La dose est délivrée par fraction (ou séance) de 2 grays, une fraction par jour, 5 jours par semaine. À chaque séance, le patient doit être repositionné avec précision afin de reproduire fidèlement le plan de traitement. Pour définir un traitement par irradiation, il faut donc prendre autant en compte la dose totale que la dose par séance, le nombre total de séances et le nombre de séances par semaine. 

La dose nécessaire est délivrée avec précision afin d’allier l’efficacité thérapeutique à un minimum de complications au niveau des tissus sains. Pour ce faire, les faisceaux utilisés sont adaptés à la taille de la tumeur et croisés dans plusieurs directions afin de minimiser la dose aux tissus sains.

L’étude des effets biologiques des rayonnements ionisants montre que tout sous dosage au-delà de 5 % accroit les risques de récidive du cancer alors qu’un surdosage supérieur à 5 % est susceptible d’entraîner des complications cliniques sévères. Aussi, le patient est étroitement surveillé afin que les caractéristiques physiques et dosimétriques des faisceaux correspondent aux données entrées dans les différents logiciels à l’élaboration du plan de traitement. 

Une surveillance du malade est assurée par le médecin radiothérapeute et le médecin traitant pendant toute la durée de la radiothérapie. Elle a pour but de soutenir le patient sur le plan psychologique, de s’assurer de la tolérance à la radiothérapie – poids, fatigue, état général, apparition de complications locales aigues – et d’apprécier l’efficacité du traitement grâce à des examens complémentaires biologiques ou radiologiques. 

En fin de traitement, le radiothérapeute rédige un compte rendu complet précisant notamment la technique utilisée, les doses délivrées, les effets secondaires éventuellement rencontrés, la tolérance et l’efficacité. Ce compte rendu est adressé aux différents médecins responsables du patient. 

Enfin, le programme de contrôle de qualité des appareils réalisé par le radiophysicien permet de déceler les dérives avant qu’un accident ne survienne ou du moins le plus rapidement possible. L’ultime barrière de contrôle est la dosimétrie in vivo, à savoir la mesure en temps réel de la dose réellement délivrée au patient lors d’une des premières séances de traitement. ​