Savoir et comprendre

L’exposition à la radioactivité artificielle en France

16/09/2016

La radioactivité artificielle s’explique par l’usage croissant des rayonnements ionisants dans l’industrie et la santé. Les examens médicaux  diagnostiques (radiographie, scannographie, médecine nucléaire) sont la principale source de radioactivité artificielle, alors que l’industrie génère une exposition quasi-nulle.

L’exposition médicale

Les rayonnements ionisants sont utilisés en diagnostic médical. En 2017, 45% des Français ont effectué au moins une radiographie, un scanner ou un examen de médecine nucléaire à visée diagnostique.

Ces examens médicaux représentent une des deux sources principales d’exposition en France métropolitaine avec une dose reçue moyenne de 1,5 millisievert par an (mSv/an). Cette moyenne ne tient pas compte des examens de radiothérapie externe ou interne qui correspondent à des fortes doses. En effet, les patients constituent une fraction de la population générale exposée dans un cadre très particulier.
 
Au-delà de cette moyenne, il convient de souligner que : 

  • 55 % de la population ne passe aucun examen et ne reçoit donc aucune dose dans l’année. A contrario, l’exposition peut dépasser la dizaine de millisieverts pour d’autres personnes en fonction du nombre et de la nature des actes dont elles bénéficient. Parmi les examens les plus fréquents, une radiographie du thorax, représente une dose de 0,05 mSv, contre 15 mSv pour le scanner abdomino-pelvien – le scanner le plus exposant. Cela conduit ainsi à une variation comprise entre 0 mSv et 15 mSv/an pour 95 % de la population.
  • Le bénéfice de l’examen est largement supérieur au risque éventuel associé à la dose reçue.

Pour un même examen, il existe enfin une grande disparité des doses reçues selon la pratique médicale, la qualité des appareils ou encore la morphologie des patients.

Lire le bilan de l'exposition des Français aux rayonnements ionisants liée aux actes de diagnostics

Exposition-artificielle
Certains poissons et fruits de mer sont riches en polonium 210, ce qui signifie une dose efficace plus élevée en cas de consommation régulière

L’exposition liée aux installations nucléaires et aux essais d’armes nucléaires

Les activités industrielles et militaires induisent en moyenne, une dose efficace de 0,012 mSv/an en France métropolitaine. Cette exposition est principalement due aux retombées des essais nucléaires atmosphériques menés entre 1945 et 1980 et aux rejets radioactifs suite à l’accident de Tchernobyl de 1986.

Pour obtenir ce résultat, l’IRSN a pris en compte tous les événements marquants :

  • Retombées des essais d’armes nucléaires atmosphériques

En raison de la localisation des sites de tir, l’hémisphère nord a reçu 75% des retombées radioactives des 543 essais menés entre 1945 et 1980. Les grandes circulations de masses d’air ont concentré les dépôts dans la bande comprise entre le 40° et le 50° degré de latitude, où se trouve la France. Après avoir atteint un maximum de 0,3 mSv/an en France pour l’année 1963, la dose efficace a diminué à 0,01 mSv/an en 2015. Cette exposition est homogène sur l’ensemble du territoire.

  • ​Retombées suite à l’accident de Tchernobyl

L’année de l’accident, en 1986, la dose efficace reçue par les habitants des zones les plus touchées de l’est de la France se situait en dessous de 1 mSv/an. Aujourd’hui, La dose efficace retenue pour l’exposition aux retombées des essais nucléaires et de l’accident de Tchernobyl est de 46 µSv/an (soit 0,046 mSv/an) pour les personnes résidant sur des zones de rémanence élevée de ces retombées et de 9,3 µSv/an (soit 0,0093 mSv/an) pour celles résidant sur le reste du territoire, soit une dose moyenne par habitant de 12 µSv/an (0,0116 mSv/an) à l’échelle de l’ensemble du territoire.
Par ailleurs, l’Institut a évalué l’exposition due aux installations nucléaires, en particulier les centrales nucléaires. En fonctionnement normal, chaque installation est autorisée à rejeter des substances radioactives dans l’environnement dans des limites préalablement fixées par les pouvoirs publics. Les études montrent que l’exposition liée à ces rejets au voisinage des install​ations est très faible, à savoir pour les personnes résidant dans un rayon de 10 km autour du site, une dose de 1 à 10 µSv/an (soit 0,001 à 0,01 mSv/an). Moyennée sur l’ensemble de la population, cette exposition est négligeable.

  • Retombées suite à l’accident de Fukushima

L’IRSN, qui a réalisé près de 5 700 mesures, a estimé la dose maximale reçue par un adulte suite à l’accident de Fukushima à 0,002 mSv/an au maximum pour l’année 2011. Une exposition qui est désormais négligeable. À noter que les résultats n’ont pas mis en évidence de différences d’exposition entre les zones géographiques, que ce soit en métropole ou en outre-mer.

En savoir plus

Télécharger le rapport - Exposition de la population française aux rayonnements ionisants (PDF)

Calculette - Estimer son exposition annuelle à la radioactivité

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