Savoir et comprendre

Réseaux régionaux : accompagner les PCR par l’information et la formation

04/01/2016

​​Les PCR  se sont organisées au fil du temps en réseaux régionaux. Ces structures se font le relais des questions de leurs membres et l’IRSN les accompagne en facilitant l’accès à l’information et en y développant la formation.

Pour renforcer leur positionnement, les PCR se sont organisées en réseaux régionaux. « Ils peuvent dire ‘nous’, plutôt que ‘je’. Cela leur donne plus de poids dans leur entreprise », explique Christian Lefaure, animateur de la Coordination des Réseaux de PCR et Acteurs de la Radioprotection (CoRPAR). « À la création des réseaux, il y a un besoin de reconnaissance des PCR par leurs collègues et leur hiérarchie, mais aussi l’évolution rapide de la réglementation », ajoute Christian Lefaure.

L’une des particularités des réseaux régionaux est l’organisation de rencontres entre PCR. Hélène Tournier, qui exerce en indépendante auprès de 90 cabinets dentaires dans la région toulousaine, déclare : « Cela me permet de ne pas être isolée ». Les réseaux sont des lieux de discussions et d’échanges sur des difficultés communes. Ils permettent également l’organisation de groupes de travail informels pour étudier une problématique précise.

 

Des experts pour mettre à jour ses connaissances

Carte des réseaux régionaux de PCR
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Grâce à des interventions d’experts, les PCR peuvent également mettre à jour leurs connaissances. « Les équipes de l’IRSN sont un vivier d’experts pour les réseaux », se réjouit Christian Lefaure. L’avantage de ces réseaux est de « démultiplier les messages adressés aux PCR », comme l’explique Pascale Scanff, chef de l’unité de suivi des expositions professionnelles à l’IRSN.

C’est au sein des réseaux régionaux que Céline Reuter, responsable de l’Inventaire national des sources radioactives à l’IRSN, a présenté le système Sigis, où les PCR renseignent les sources présentes dans leur entreprise.  En se rencontrant, les PCR ont partagé leur expérience, à travers des exposés, comme une étude sur des gants atténuateurs pour protéger les mains du praticien en cardiologie interventionnelle. 

Sur un autre registre, Yann Billarand, expert en radioprotection à l’IRSN, est invité par la CoRPAR. Cette dernière bénéficie du soutien de l’Institut par une convention qui prévoit des retours d’expérience des professionnels.

Le Laboratoire d’analyses médicales radiotoxicologiques de l'IRSN (LAMR)  présente également ses activités lors de séminaires destinés aux PCR et aux médecins du travail. Il participe à leur formation et répond à leurs questions pratiques par téléphone.

 

Prendre en compte les attentes du terrain

Infographie: Bilan 2014 de l'exposition des travailleurs

  Tableau des dosimètres passifs et dosicards permettant un suivi individuel des travailleurs

Les réseaux régionaux sont de véritables caisses de résonance des PCR. Pour les institutions publiques, c’est l’occasion d’entendre des remontées de terrain.

Fin 2011, Pascale Scanff a lancé l’idée de mettre en place un club des utilisateurs du Système d’information de la surveillance de l’exposition aux rayonnements ionisants (Siseri). L’outil a ainsi été adapté au mieux aux besoins des utilisateurs dans le respect des contraintes réglementaires.

Les formations certifiantes que l’IRSN dispense aux PCR membres de réseaux sont aussi une occasion de faire remonter leurs attentes pour l’évolution de la réglementation ou de formations plus ciblées.

« Pour que nos réunions soient reconnues comme du temps de formation, notre association a demandé un numéro d’organisme formateur », explique Manuela Figueira, secrétaire du réseau Rhône-Alpes. « Cela incite des petites et moyennes entreprises de l’industrie à faire participer leur PCR aux journées de formation. Le coût est modique. La cotisation est de 5 euros, auxquels s’ajoutent les frais de déplacement du salarié. »

 

Des obstacles à surmonter

Du vœu de se regrouper à la pratique, il est parfois des obstacles à surmonter. « Autant il est facile de trouver et contacter les PCR du milieu médical, autant il s’avère difficile d’identifier celles de l’industrie », reconnaît Manuela Figueira.

Enfin, il reste la question des coûts de fonctionnement, même modiques, quand les cotisations annuelles sont symboliques :​ « Nous bénéficions de soutien, comme celui de l’IRSN qui, en tant que mécène, peut prendre en charge les frais de déplacement de certains intervenants. » 

 

Des réseaux nationaux dédiés à une profession

Dentistes, pompiers, vétérinaires : certains métiers ont également leur propre réseau de PCR. Ainsi, la Commission de radioprotection vétérinaire traite aussi bien de la partie réglementaire (précédemment gérée par l’Ordre) que de la formation (confiée auparavant au Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral). « Nos rôles sont multiples », témoigne le docteur Catherine Roy.

« Nous sommes l’interlocuteur de l’Autorité de sûreté nucléaire et de la Direction générale du travail pour discuter de l’application d’un texte de loi dans notre secteur. Par exemple, nous avons proposé de modifier l’organisation des formations dans le but de limiter la fermeture du cabinet. Nous décidons également de la mise en place de groupes de travail, comme celui dédié aux nouvelles imageries, et notamment aux arceaux mobiles de radiographie interventionnelle utilisés en chirurgie. Nous avons d’ailleurs demandé à un expert de l’IRSN de nous aider dans cette étude de poste. »

   
  

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