Savoir et comprendre

Formation : un socle de connaissances de plus en plus exigeant

04/01/2016

​Depuis le 1er janvier 2016, pour devenir PCR, il faut suivre une formation initiale, à renouveler tous les cinq ans. Celle-ci, comme son renouvellement, devra être assurée par des organismes de formation certifiés.

Depuis 1986, la Personne Compétente en Radioprotection (PCR) a obligation de se former. Depuis 2005, une mise à jour des connaissances est impérative au maximum tous les cinq ans. L’arrêté du 6 décembre 2013, entrée en vigueur le 1er janvier 2016, a encore accru les exigences.

Pour devenir PCR, il faut désormais suivre une formation initiale, à renouveler tous les cinq ans. Au préalable, les futures PCR devront justifier d’un niveau Bac scientifique ou technologique.

La formation qui s’appuie sur un contrôle des connaissances écrit et oral (comme son renouvellement), est à présent assurée par des organismes de formation certifiés. Concrètement, ce ne sont plus les formateurs qui sont certifiés individuellement, mais des organismes  de formation dans leur ensemble.

Autre changement : le cahier des charges pour être certifié "organisme de formation" est exigeant. Pour les travaux pratiques, l’organisme doit désormais disposer de laboratoires, de matériels de mesure, d’appareils émettant des rayons X et de salles équipées pour ces appareils.

« Cela devrait améliorer la qualité des formations », note Patrice Fraboulet, responsable des formations à l’IRSN. « Cela répond aux besoins des PCR. »

 

Modalités de formation de la personne compétente en radioprotection


Voir le tableau en grand format 

 

Deux modules et trois niveaux

La formation comprend désormais deux modules : un théorique pour un tiers du temps, et un module pratique qui occupera les deux tiers restants.

Trois niveaux de formation sont prévus en fonction du type de risques que la PCR sera amenée à rencontrer dans l’entreprise :

  • Niveau 1 pour les activités soumises à déclaration, comme la radiographie médicale – à l’exception de la radiologie interventionnelle –, le transport de colis radioactifs, les expositions au radon, les activités à bord d’aéronefs – exposition au rayonnement cosmique…
  • Niveau 2 pour les activités qui ne relèvent pas des niveaux 1 et 3, comme des installations utilisant un accélérateur de particules ou des sources scellées, comme les activités de radiothérapie ou certaines industries.
  • Niveau 3 pour les autres activités au sein des installations nucléaires de base.

 

Une vingtaine d’heures de formation sont dispensés pour le niveau 1, entre 50 et 60 heures pour le niveau 2 et une centaine d’heures pour le niveau 3.

 

 

Des spécificités par secteur 

La PCR doit délimiter et signaler les zones à risque

La PCR doit délimiter et signaler les zones à risque. Elles sont identifiées par des panneaux comportant des trèfles de couleurs différentes selon le niveau de radiation.

Des modules pratiques sont par ailleurs, prévus en fonction du secteur d’activité :

  • Trois spécialités associés aux niveaux 1 et 2, à savoir le secteur médical (dentaire, vétérinaire et recherches associées inclus), et le secteur transports et industiel.
  • Deux spécialités proposées en niveau 3, en l’occurrence le réacteur nucléaire ou laboratoires, usines et sites de gestion des déchets.

 

« Adjoindre à l’employeur une compétence pour la maîtrise au quotidien d’un risque spécifique fait de la fonction de PCR une quasi-exception dans la prévention des risques professionnels », relève Thierry Lahaye, chef du pôle risques physiques en milieu de travail à la Direction Générale du Travail (DGT).

Dans les autres domaines, la gestion du risque s’appuie davantage sur des acteurs de compétences plurisectorielles extérieurs à l’entreprise. On parle alors d’intervenants en prévention des risques professionnels (IPRP). Cette approche spécifique aux rayonnements a été récemment reprise pour d’autres risques particuliers tels que les travaux ou activités sous pression (hyperbarie) ou l’utilisation de laser.

 

 

Nouvelle norme NF C 15-160 : les blindages adaptés à l’usage réel des appareils d’imagerie médicale

 
 

Comment respecter la norme NF?C?15-160, qui définit les exigences pour les installations génératrices de rayons X ? Depuis le 1er janvier 2016, une nouvelle version de la norme est entrée en application avec pour objectif d’adapter les blindages  aux véritables conditions d’utilisation des appareils.

Par exemple, une installation utilisée quelques fois par semaine peut désormais être dotée de protections moins épaisses qu’une installation de même type à usage quotidien. Pertinent, mais les formules de calcul d’épaisseurs de plomb sont devenus très complexes pour les hôpitaux, industries, cabinets dentaires​ ou vétérinaires…

Pour aider les PCR et les autres professionnels concernés – exploitants, bureaux d’études… –, l’IRSN a créé une formation d’une journée. « Nous décortiquons les formules ne contenant que des opérations simples, explique David Célier, expert en radioprotection à l’Institu. Nous expliquons où trouver les données nécessaires. » Les réseaux PCR ont également mis en commun un outil d’aide pour faciliter les calculs.

 

 

A lire également :

 

Pour en savoir plus :

 

  • Le​ site internet de SISERI, le Système d'Information de la surveillance de l'Exposition aux Rayonnements Ionisants de l'IRSN
  • Rôles et missions de la PCR sur le site de l'Institut national de recherche et de sécurité au travail (INRS)