Savoir et comprendre

Les moyens de surveillance individuelle de la contamination interne

21/05/2012

En milieu professionnel, la surveillance individuelle de la contamination interne est assurée par des examens anthroporadiamétriques (mesures directes de la contamination interne corporelle par des radionucléides émettant des rayonnements X et gamma) et des analyses radiotoxicologiques (dosages réalisés sur des excreta pour des radionucléides émetteurs alpha, bêta et gamma).

Ces mesures sont généralement réalisées par les laboratoires des exploitants (EDF, AREVA, CEA) qui ont été agréés par l’Autorité de sûreté nucléaire après que l’IRSN ait rendu son avis sur l’adéquation des matériels et des méthodes de dosimétrie mis en œuvre. L’IRSN possède aussi son propre laboratoire de référence, également accrédité, auquel il est fréquemment demandé de valider par des mesures indépendantes les résultats des mesures réalisées dans les laboratoires des exploitants.

Contrairement à l’irradiation externe, qui est mesurable à l’aide de dosimètres individuels, le niveau de contamination interne n’est pas directement mesurable. Son évaluation nécessite des calculs fondés sur un modèle biocinétique propre à chaque radionucléide, calculs réalisés à partir des résultats des analyses effectuées. En pratique, pour réduire les incertitudes sur la connaissance de la dose reçue par un travailleur après un incident de contamination interne, il est en général nécessaire de disposer de plusieurs résultats de mesures réalisées à différents intervalles de temps (de plusieurs jours à plusieurs mois selon le radionucléide), de manière à ajuster aux mieux le modèle biocinétique standard au cas particulier considéré. C’est pourquoi l’évaluation de dose faite sur la base d’un seul résultat, dans les premiers jours après une contamination interne, doit être considérée avec prudence.

La surveillance individuelle dans les centrales EDF, concernées principalement par un risque de contamination interne par des radionucléides émetteurs gamma (produits d’activation et produits de fission), repose essentiellement sur des examens anthroporadiamétriques alors que les activités des autres installations nucléaires (AREVA et CEA) conduisent à privilégier les analyses radiotoxicologiques (urines, selles et prélèvements nasaux).

Les résultats des examens anthroporadiamétriques sont classés par EDF en différentes catégories selon le niveau de contamination estimé. L’une des catégories correspond à un niveau de contamination susceptible de conduire à un dépassement du seuil d’enregistrement des doses internes par EDF correspondant à 1/40e de la limite réglementaire de 20 millisievert par an, soit 0,5 millisievert.