• Avis aux autorités

  • Réacteurs

Avis de l’IRSN sur la demande de modifications des autorisations de rejets et prélèvements d’eau du site de Chinon

06/01/2016

​​​​

Le 10 octobre 2014, en réponse à une demande de l’ASN, l’IRSN a transmis son avis sur la demande de modifications des autorisations de rejets et prélèvements d’eau du site de Chinon.

 

L’analyse de l’IRSN a porté tout d’abord sur la justification des rejets pour le démantèlement de l’atelier des matériaux irradiés (AMI) d’une part, et pour les rejets liquides et gazeux chimiques pour les réacteurs de Chinon B d’autre part. L’IRSN considère que les limites des rejets radioactifs pour les opérations de démantèlement des équipements et des cellules les plus contaminés de l’AMI, prévues les trois premières années, devraient être révisées. L’IRSN estime que les limites annuelles pour l’acide borique, l’hydrazine, la morpholine, l’éthanolamine et l’azote rejetés par Chinon B devraient être plus basses que les demandes de l’exploitant.

 

L’étude d’impact environnemental réalisée par l’IRSN pour les rejets de l’ensemble du site de Chinon confirme l’absence de risque radiologique pour les écosystèmes terrestres et aquatiques. Elle montre en revanche que l’état chimique de la Loire en amont du site de Chinon n’est pas satisfaisant au regard des concentrations mesurées en cuivre, zinc, acide monochloroacétique et monochloramine. Cet état perdure en aval du site de Chinon, mais les effluents liquides rejetés par l’exploitant ne représentent pour ces substances qu’une contribution minoritaire au risque écologique.

 

Du point de vue de l’impact sanitaire, l’IRSN estime les doses efficaces totales des populations les plus exposées aux rejets de l’ensemble du site de Chinon de l’ordre de 6 µSv/an, doses très faibles qui n’appellent pas d’observation.

 

L’évaluation réalisée par l’IRSN montre qu’il ne peut être exclu l’apparition d’un effet néfaste sur la santé humaine pour une exposition chronique aux concentrations cumulées dans la Loire de nickel, de chrome et d’acide dichloroacétique. Toutefois, la part du risque attribuable au site de Chinon est très faible. Par ailleurs, l’apparition d’un effet néfaste sur la santé dû aux rejets d’effluents liquides chimiques du site de Chinon pour une exposition aiguë peut être exclue.