L'IRSN lance une campagne de mesures pour la surveillance du futur accélérateur du CERN

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19/09/2005

 

A partir du 19 septembre 2005, des équipes de l’IRSN, du CERN [1] et de l’Office fédéral de la santé publique suisse vont réaliser des prélèvements et des mesures in situ de la radioactivité dans l’environnement autour du futur accélérateur du CERN, le LHC (Large Hadron Collider). Ces analyses permettront d’établir un point zéro de la radioactivité avant la mise en service de l’accélérateur en 2007. Un plan de surveillance sera ensuite établi.


Un nouvel accélérateur de particules sous surveillance


En 1989, l’anneau de 27 km de circonférence abritant le Large Electron-positron Collider (LEP) du CERN a été inauguré. En 2007, le Large Hadron Collider, dont le chantier a débuté en 1999, viendra remplacer le LEP dans l’anneau d’origine. Ce sera la plus grand et plus puissant accélérateur de particules au monde.


La Suisse et la France, les deux états hôtes de ces accélérateurs, sont liés par une convention pour procéder à la surveillance environnementale du site. Dans le cas de la France, c’est l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) qui gère et effectue la surveillance en réalisant les prélèvements et les analyses.


Cette surveillance initialement axée sur les installations du LEP doit aujourd’hui prendre en compte les caractéristiques d’emprise géographique du futur LHC. La nature des expériences scientifiques et des risques de rejets associés doivent être aussi intégrés.


Qualifier le "point zéro"


Avant que le LHC soit mis en service, il était important de faire un "point zéro" qui doit servir de référence en termes de qualité environnementale et de dosimétrie associée. Ce "point zéro" permettra aussi de préciser le plan de surveillance à mettre en place.


La stratégie de déploiement des moyens (choix des points de surveillance, nature des prélèvements et des mesures) a été proposée par un groupe d’experts de l’Office Fédéral de la Santé Publique suisse (OFSP), de l’IRSN et du CERN en 2004, puis a été validée par le Comité franco-suisse de protection contre les radiations en 2005, dont la partie française est représentée par l'ASN.


La campagne "Point zéro" aura lieu à partir du 19 septembre. Elle comprend une semaine de travail sur le terrain et plusieurs semaines d’analyses en laboratoires et de traitement des données. La remise du rapport final est prévue pour le 1er trimestre 2006.


Les points zéros permettent, avant le démarrage d’une installation nucléaire, d’établir l’état radiologique de l’environnement, grâce à la mesure des substances radioactives présentes dans les différents milieux et du niveau de rayonnement ambiant. Cet état de référence permet ensuite d’évaluer l’impact réel de l’activité exercée en complément des données prédictives issues de la modélisation adaptée à chaque installation. En effet, l’environnement est marqué par des radionucléides d'origine naturelle ou provenant d'activités humaines antérieures (retombées des tirs aériens, de l’accident de Tchernobyl par exemple) qu'il convient de distinguer de l'impact propre à l'installation lors de son fonctionnement. Les points zéro préfigurent la surveillance qui sera mise en place. Cependant, ils sont souvent plus complets et permettent d’investiguer des zones plus lointaines ou des compartiments de l’environnement qui ne seront plus étudiés par la suite, sauf en cas de situations anormales mettant en jeu des rejets avérés. C’est donc un exercice indispensable pour caractériser et quantifier l’impact de l’installation sur l’environnement et les populations.


Des mesures et des prélèvements pour caractériser l’état radiologique


Dans le cadre de la caractérisation du "point zéro", l’IRSN va réaliser des mesures du rayonnement ambiant au dessus du sol par spectrométrie gamma in situ et dosimétrie. Des prélèvements d’air, d’eau, de sols, de végétaux terrestres et aquatiques et de lait seront également effectués. C’est au total environ 60 mesures in situ et prélèvements qui seront réalisés, répartis en 8 points ou zones de contrôle en France et en Suisse sur une surface de 15x15km2.

 

Notes : 

  1. L’organisation européenne pour la recherche nucléaire communément désignée par l’abréviation CERN est une institution intergouvernementale européenne créée par la convention signée à Paris le 1er juillet 1953 et révisée depuis. Les états membres actuels au nombre de 20, sont : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Bulgarie, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, la Norvège, les Pays Bas, la Pologne, le Portugal, les républiques Slovaque, Tchèque, le Royaume Uni, la Suède et la Suisse. La situation territoriale particulière du CERN a donnée lieu à une Convention entre la Suisse et la France du 13 septembre 1965.