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Etat de l’art de la dosimétrie dite « de transit » pour un contrôle de la dose in vivo en radiothérapie en France

15/06/2018

 

La dosimétrie in vivo (DIV) est une obligation réglementaire en France depuis 2008 (critère d’agrément n°15 de l’INCa pour la pratique de la radiothérapie externe). Elle concerne tout faisceau « techniquement mesurable ». Reposant historiquement sur des techniques de mesure ponctuelle adaptées à la radiothérapie conventionnelle, l’applicabilité de cette méthode de DIV a fortement diminué avec la dissémination des techniques de radiothérapie modulée (RCMI, VMAT).

 

La majorité des centres de radiothérapie français pratiquent ces techniques avancées (près de 70 % en 2013, INCa), qui représentent dans certains centres près de 100 % des traitements. La part des faisceaux « non techniquement mesurables » croît alors très rapidement et d’autres solutions que celles reposant sur des mesures de dose ponctuelles doivent être envisagées pour garantir un niveau de contrôle des traitements satisfaisant.

 

Devant ce constat, issu des pratiques observées lors des inspections, l’ASN a souhaité connaître les solutions de DIV - en particulier celles dites de « transit » reposant sur l’usage de l’imageur portal (EPID) - disponibles ou en développement, les contraintes techniques et organisationnelles de la DIV de « transit » et son articulation avec les autres types de contrôles.

 

L’IRSN a rencontré les principaux fournisseurs de solutions de DIV ou de contrôles comparables, et s’est rendu dans des services de radiothérapie ayant une expérience dans le domaine. La position de la SFPM a été recueillie, dans la continuité de l’avis SFPM de 2014. L’étude a permis d’identifier les principales solutions de DIV de « transit » actuellement proposées et à venir, ainsi que des solutions alternatives ou complémentaires telles que l’analyse et le suivi des paramètres « machine ».

 

Des entretiens avec les physiciens médicaux, il est ressorti que la DIV s’inscrit dans un processus global de vérification de la dose délivrée au patient et peut difficilement se substituer aux contrôles réalisés en l’absence du patient. La définition des critères d’intervention ou de validation des résultats de la DIV, l’identification de l’origine des écarts et l’interprétation des résultats constituent les principales difficultés rapportées, ainsi que la nécessité de moyens humains conséquents. Le manque de données scientifiques sur les performances et les limites des systèmes proposés est également souligné, tout comme les difficultés liées à la compatibilité des différents dispositifs. Enfin, les attentes des équipes en matière de DIV, et donc les exigences et moyens alloués, sont variables, d’une seule recherche de conformité réglementaire jusqu’à la mise à profit de la DIV comme outil de radiothérapie adaptative.

 

L’offre de solutions de DIV dans les techniques de radiothérapie les plus avancées est en progression et semble être en phase de maturation. La DIV reposant sur l’EPID est la plus utilisée mais, en routine, reste souvent circonscrite aux techniques conventionnelles. L’exploitation et l’interprétabilité des résultats constituent la principale difficulté rencontrée par les équipes, les incitant à l’élaboration d’une stratégie de vérification des traitements dont la DIV est un maillon et non la solution ultime et globale.

 

Télécharger le rapport IRSN/PSE-SANTE/SER/2018-00003 : Etat de l’art de la dosimétrie dite « de transit » pour un contrôle de la dose in vivo en radiothérapie en France (PDF, 586 Ko)

 

Télécharger l’avis de l’IRSN 2018-00146 du 30 mai 2018 : Demande d’étude concernant les solutions disponibles pour la réalisation de la dosimétrie dite "de transit" pour un contrôle de la dose in vivo en radiothérapie (PDF, 155 Ko)