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Le bruit de fond des radionucléides artificiels dans l’environnement français métropolitain - Bilan des constats radiologiques régionaux

19/04/2022

​Ce rapport présente une synthèse des connaissances de l’IRSN sur le « bruit de fond » [1] des radionucléides artificiels présents dans l’environnement français métropolitain et de son évolution au cours des 60 dernières années. Cette connaissance permet d’estimer les expositions des populations qui en résultent, de déterminer les activités ajoutées au bruit de fond du fait des rejets des installations nucléaires dans le cadre de leur fonctionnement normal, et de disposer d’un référentiel dans l’éventualité d’un accident, d’un rejet intempestif ou de toute autre cause d’augmentation de ce bruit de fond.

De 1945 à 1980, plus de 500 essais atmosphériques d’armes nucléaires ont été réalisés par les États-Unis, l’Union Soviétique, la Grande-Bretagne, la Chine et la France. Ces essais ont libéré dans l’atmosphère de nombreux radionucléides dont une vingtaine a contribué à l’essentiel des retombées radioactives sur la France. En mai 1986, les masses d’air contaminées par l’accident de Tchernobyl ont entraîné des dépôts radioactifs très hétérogènes sur le pays.

 

Si la plupart des radionucléides de période radioactive courte qui composaient ces retombées ont disparu par décroissance radioactive, le césium 137, le strontium 90, des isotopes du plutonium, ainsi que l’américium 241, de plus longues périodes, sont toujours présents dans les sols qui constituent le réservoir alimentant toutes les autres composantes de l’environnement. Leurs activités massiques et volumiques y sont extrêmement variables, du fait de la variabilité spatiale des dépôts radioactifs initiaux et de leur devenir.

 

Dans le cas du tritium et du carbone 14, également émis lors des explosions nucléaires, c’est l’air qui constitue ce réservoir et leurs concentrations environnementales sont beaucoup plus homogènes. Les activités massiques et volumiques de ces radionucléides dans les différentes composantes des milieux atmosphériques, terrestres, aquatiques continentaux et marins, constituent le « bruit de fond » des radionucléides artificiels dans l’environnement. Ce bruit de fond diminue depuis la fin des retombées atmosphériques du fait de la décroissance radioactive et de différents phénomènes présentés dans le présent rapport

Cette synthèse des connaissances du bruit de fond radiologique français et de son évolution au cours des 60 dernières années, dans toute sa variabilité, notamment spatiale, s’appuie sur des milliers de résultats de mesures, notamment celles acquises au cours d’études intitulées « constats radiologiques régionaux » effectuées par l’IRSN de 2008 à 2018 : les constats « Val de Loire », « Sud-Ouest », « Vallée du Rhône », « Nord-Est », « Zone de rémanence élevée », « Méditerranée » et « Normandie et Hauts-de-France ».

 

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Télécharger la version de février 2024* du rapport

​*Cette version corrige le tableau 6 de la page 102  : valeur de l'activité naturelle en carbone 14 dans l'air de 0,45 Bq/m3 remplacée par 0,045 Bq/m3

Notes :

  1. Bruit de fond : on désigne par « bruit de fond » les concentrations des différents radionucléides présents dans l’environnement, en dehors de toute influence d’une installation (industrie nucléaire, autres industries, rejets hospitaliers...). Le bruit de fond résulte d’une part de sources naturelles de radioactivité, constituant le bruit de fond radiologique naturel, d’autre part de la persistance d’apports anciens de radionucléides artificiels qui ont concerné l’ensemble du territoire ; il s’agit notamment en France des retombées des essais atmosphériques d’armes nucléaires et des retombées de l’accident de Tchernobyl.