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Panorama international des recherches sur les alternatives au stockage géologique des déchets de haute et moyenne activité à vie longue

15/05/2019

 

Dans le cadre de la préparation du débat public relatif au Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs 2019-2021 (PNGMDR 2019-2021), la Présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP) a demandé à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) de compléter le dossier du maître d’ouvrage par un état des lieux, au niveau international, des recherches sur les alternatives au stockage géologique des déchets de haute activité (HA) et de moyenne activité à vie longue (MAVL).

 

La recherche bibliographique effectuée par l’IRSN en réponse à cette demande s’est fondée sur l’exploitation d’informations librement accessibles, publiées par les agences internationales (AIEA, OCDE/AEN en particulier) ou nationales ainsi que dans des revues scientifiques. Le panorama qui en résulte recense les principales options alternatives au stockage géologique explorées, historiquement ou actuellement, dans le monde pour assurer la gestion à long terme des déchets HA-MAVL. Il fournit des éléments historiques et scientifiques permettant d’apprécier le contexte dans lequel les différentes options ont émergé et ont été explorées. Il identifie également les questionnements de nature technique et sociétale auxquels ces options sont associées sans pour autant livrer la position de l’IRSN quant à leur pertinence ou leur faisabilité technique.

 

Télécharger le rapport IRSN 2019 – 00318 « Panorama international des recherches sur les alternatives au stockage géologique des déchets de haute et moyenne activité à vie longue » (pdf, 2,16 Mo)

 

Le panorama met en évidence la diversité des alternatives au stockage géologique explorées depuis les années 1950. Celles-ci peuvent être regroupées en six grandes familles : l’entreposage, la séparation-transmutation, le stockage en forages, le stockage dans les fonds marins, l’envoi dans l’espace et l’immobilisation dans les glaces polaires. L’ampleur des travaux menés à l’échelle internationale sur chacune est très variable. Toutes ont néanmoins fait l’objet de programmes d’études portés par des organismes officiels relevant souvent de plusieurs pays et impliquant des dispositifs expérimentaux et la réalisation d’essais.

 

Les difficultés techniques de mise en œuvre mais aussi l’évolution des considérations éthiques et leur traduction juridique ont conduit à l’abandon de plusieurs des options envisagées historiquement. C’est le cas du stockage dans les fonds marins, de l’envoi dans l’espace et de l’immobilisation dans les glaces polaires qui ne font plus actuellement l’objet d’études et recherche.

 

Les réflexions se poursuivent en revanche sur l’entreposage, la séparation-transmutation et le stockage en forage. Le statut et la nature des travaux menés sur ces trois alternatives diffèrent fortement de l’une à l’autre. Pour ce qui concerne l’entreposage, conçu généralement comme une solution d’attente, les travaux visent à évaluer les possibilités d’extension des durées de vie des installations et à renforcer leur robustesse. Pour ce qui concerne la séparation – transmutation, les travaux couvrent un très large champ de connaissance scientifique et combine des développements relevant de la recherche fondamentale et des études destinées à établir la faisabilité de déployer les technologies envisagées à l’échelle industrielle. Pour ce qui concerne le stockage en forages, des études se poursuivent à l’international, notamment aux Etats-Unis. Elles portent en particulier sur la manutention et le transfert des déchets depuis la surface jusqu’à la zone de stockage ainsi que sur le scellement des forages après mise en place des déchets.​

 

Décryptage de Muriel Rocher, ingénieur, géologue.