Cohorte SELTINE : Suivi épidémiologique longitudinal des travailleurs de l’industrie nucléaire française

  • La recherche

  • Recherche

29/01/2021

Dernière mise à jour en janvier 2021

 

Contexte


L'effet cancérigène de l'exposition aux rayonnements ionisants est aujourd'hui bien documenté pour des niveaux de dose élevés. Un accroissement du nombre de cancers dans des populations exposées à des doses moyennes à élevées (i.e., supérieures à 100 milliSievert[1], mSv) a été observé dans de nombreuses études épidémiologiques : survivants des bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki, patients de radiothérapies, radiologues, expositions accidentelles… (UNSCEAR 2008). Sur la base des connaissances issues de l'épidémiologie et de la radiobiologie, un système de radioprotection a été élaboré pour protéger les différentes populations exposées (patients, travailleurs, population générale) des effets néfastes des rayonnements ionisants sur la santé. Ce système, mis en place dans les années 1950, est révisé régulièrement. Cependant, de nombreuses incertitudes persistent à ce jour quant à la quantification des risques radio-induits par des expositions chroniques ou répétées à de faibles doses. Par ailleurs, l'hypothèse de possibles effets sur le système circulatoire en réponse à de telles expositions fait aujourd'hui l'objet d'un intérêt croissant.


Les travaux de recherche conduits au sein du Laboratoire d'épidémiologie des rayonnements ionisants (LEPID) de l'IRSN visent précisément à améliorer la connaissance des effets sanitaires pouvant résulter d'expositions à de faibles doses de rayonnements ionisants. Ainsi, les chercheurs du LEPID mènent depuis plusieurs dizaines d'années des études épidémiologiques sur les travailleurs de l'industrie nucléaire (Samson et al., 2018). L'intérêt de ces études est triple : (i) fournir un bilan de la mortalité ou de la morbidité des travailleurs concernés, pertinent dans le domaine de l'évaluation de la santé au travail, (ii) permettre une estimation des risques à long terme potentiellement associés à une exposition répétée à faibles débits de dose aux rayonnements ionisants, (iii) évaluer le bien fondé des mesures de radioprotection en vigueur. Dans ce contexte, l'IRSN a constitué une cohorte nationale de travailleurs du nucléaire, la cohorte SELTINE.


Objectif


SELTINE est une étude épidémiologique sur les travailleurs de l'industrie nucléaire française issue de la fusion en 2012 de deux cohortes du LEPID : la cohorte CEA-Orano et la cohorte EDF, mises en place dans les années 1990. Les études épidémiologiques menées sur la cohorte SELTINE visent à approfondir la connaissance des risques de décès par cancers ou par pathologies non cancéreuses (comme les pathologies de l'appareil circulatoire par exemple) en relation avec une exposition professionnelle chronique externe à de faibles doses de rayonnements ionisants (principalement X et gamma). Elles ont pour objectif de quantifier les risques et de les décrire (ou modéliser) en fonction de facteurs comme le sexe, l'âge, la durée d'emploi ou le délai depuis l'exposition. Ces études permettent de suivre l'état de santé des travailleurs du nucléaire au cours du temps. Etant conduites à des fins scientifiques, les études menées sur SELTINE font l'objet d'une déclaration spécifique à la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL, demande d'autorisation n° 911399 et décision DR-2012-611 du 17 décembre 2012).


Description


En 2017, la cohorte SELTINE était constituée de près de 60 000 travailleurs embauchés au moins un an avant 1994 par le CEA, Orano ou EDF et ayant porté un dosimètre dans le cadre de la surveillance réglementaire de l'exposition des travailleurs aux rayonnements ionisants. Elle constitue l'étude de travailleurs du nucléaire la plus importante réalisée en France. L'historique professionnel des travailleurs a été reconstitué depuis 1950, année des premières embauches au CEA. L'enregistrement des données dosimétriques individuelles a permis de calculer les doses reçues annuellement par chaque travailleur, et ce depuis 1950. Le statut vital au 31/12/2004 et, le cas échéant, les causes médicales de décès, ont été obtenus pour chaque travailleur par croisement avec les registres nationaux (Insee[2], Inserm[3]). A partir de ces informations rendues anonymes selon les critères de confidentialité et de protection des données de la CNIL, des analyses statistiques sont réalisées par le LEPID.


Principaux résultats


L'étude de la mortalité dans la cohorte SELTINE a été réalisée sur la période 1968-2004, avec une durée moyenne de suivi des travailleurs de 25 ans (Leuraud et al., 2017). Sur 59 004 travailleurs, 6 310 décès ont été observés, dont 2 356 par cancer solide et 57 par leucémie non lymphoïde chronique.[4] La dose individuelle moyenne cumulée sur l'ensemble de la carrière était de 18 mSv. Un déficit de mortalité de 40 % par rapport à la population générale française a été observé. Cet effet, connu sous le nom d'effet du travailleur sain, est classiquement attendu dans les cohortes professionnelles encore jeunes comme l'est la cohorte SELTINE (56 ans en fin de suivi en moyenne). L'analyse de la relation entre mortalité et exposition cumulée aux rayonnements ionisants a montré une augmentation non statistiquement significative du risque de décès pour les cancers solides, de l'ordre de 4 % pour une exposition cumulée de 100 mSv. Ce coefficient de risque, bien que non significatif, est cohérent avec ceux observés dans d'autres cohortes (Schubauer-Berigan et al., 2015 ; Haylock et al., 2018). Une augmentation significative du risque de décès par leucémie myéloïde a été observée en association avec la dose cumulée et une augmentation non significative a également été observée pour les maladies de l'appareil circulatoire (Leuraud et al., 2017). Des analyses de sensibilité de la relation dose-réponse vis-à-vis d'autres sources d'exposition aux rayonnements ionisants (contamination interne, exposition environnementale, exposition médicale) ont confirmé la persistance d'une augmentation du risque de décès par cancer associée à l'exposition externe aux rayonnements ionisants (Fournier et al., 2016 ; Fournier et al., 2018) (thèse L. Fournier 2017).


La cohorte française a contribué à l'étude conjointe internationale « 15-pays », coordonnée par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), sur le risque de décès par cancer lié à une exposition chronique à de faibles doses de rayonnements ionisants chez les travailleurs du nucléaire. Cette étude internationale, qui a porté sur plus de 400 000 travailleurs du nucléaire, a montré un excès de risque de cancer dans cette population, en relation avec une exposition aux rayonnements ionisants, même à de faibles doses (Cardis et coll. 2005, Cardis et coll. 2007, Vrijheid et coll. 2007). Plus récemment, SELTINE a contribué à l'étude internationale INWORKS  coordonnée par le CIRC, regroupant les données de trois cohortes de travailleurs française, britannique et américaine. Les résultats d'INWORKS montrent que la relation entre le risque de décès par cancer et une exposition chronique à de faibles doses de rayonnements ionisants est similaire à celle déjà connue pour des doses délivrées à fort débit de dose (Leuraud et al., 2015 ; Richardson et al. 2015 ; Laurier et al., 2017).


Perspectives


La prolongation du suivi de la cohorte SELTINE et l'élargissement de son périmètre aux salariés embauchés après 1994 au CEA, à EDF ou à Orano permettra d'améliorer la connaissance des effets sanitaires d'une exposition chronique par voie externe à de faibles doses de rayonnements ionisants. D'autres études épidémiologiques conduites par le LEPID permettent également de considérer des types d'exposition différents aux rayonnements ionisants, en particulier le risque lié à des contaminations internes (incorporation d'uranium dans l'organisme) chez les travailleurs du cycle du combustible (voir étude TRACY). D'autre part, l'accès aux données du Système National des Données de Santé (SNDS) ouvre de nouvelles perspectives pour étudier l'incidence des maladies (plutôt que la mortalité) dans les études épidémiologiques : les chercheurs du LEPID réalisent une étude de la faisabilité visant à estimer l'incidence des cancers dans une partie de SELTINE (pour les salariés d'EDF) à partir des données du SNDS. Les résultats sont attendus dans les années à venir. L'ensemble de ces résultats apportent des informations utiles à la vérification des hypothèses sur lesquelles se fonde l'établissement des normes de radioprotection. Ces résultats n'auraient pas été possibles sans un travail de constitution des cohortes réalisé depuis plus de 25 ans et la collaboration des exploitants nucléaires.

 

Financement


IRSN, EDF, Orano


Information CNIL pour les personnes incluses dans l'étude SELTINE


Conformément aux dispositions des articles 15 à 21 du règlement général sur la protection des données (RGPD), vous disposez d'un droit d'accès, de rectification, de limitation du traitement, d'effacement ou de portabilité des données vous concernant. Vous disposez également d'un droit d'opposition au traitement ou à la transmission des données vous concernant. En cas d'opposition, les données vous concernant cesseront de faire partie de l'étude et seront détruites.

Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de l'IRSN à l'adresse e-mail : donnees.personnelles@irsn.fr



[1] le milliSievert (mSv) est l'unité de dose utilisée en radioprotection. Pour comparaison, la dose moyenne reçue par la population française en 2016 du fait de l'ensemble des sources d'exposition est estimée à 4,5 mSv

[2] Institut national de la statistique et des études économiques

[3] Institut national de la santé et de la recherche médicale

[4] les leucémies lymphoïdes chroniques ne sont pas considérées à ce jour comme potentiellement radio-induites.


Références


  • Cardis E, Vrijheid M, Blettner M, Gilbert E, Hakama M, Hill C, Howe G, Kaldor J, Muirhead CR, Schubauer-Berigan M, Yoshimura T, Bermann F, Cowper G, Fix J, Hacker C, et al. The 15-Country Collaborative Study of Cancer Risk Among Radiation Workers in the Nuclear Industry: Estimates of Radiation Related Cancer Risks. Radiat Res 2007; 167:396-416.

  • Cardis E, Vrijheid M, Blettner M, Gilbert E, Hakama M, Hill C, Howe G, Kaldor J, Muirhead CR, Schubauer-Berigan M, Yoshimura T. Risk of cancer after low doses of ionising radiation - Retrospective cohort study in 15 countries. BMJ 2005; 331(7508):77-80.

  • Daniels RD, Bertke SJ, Richardson DB, Cardis E, Gillies M, O'Hagan JA, Haylock R, Laurier D, Leuraud K, Moissonnier M, Thierry-Chef I, Kesminiene A, Schubauer-Berigan MK. Examining temporal effects on cancer risk in the international nuclear workers' study. Int J Cancer 2017; 140(6):1260-1269.

  • Fournier L, Cléro E, Samson E, Caër-Lorho S, Laurier D, Leuraud K. Impact of considering non-occupational radiation exposure on the association between occupational dose and solid cancer among French nuclear workers. Occup Environ Med 2018; 75:199–204. doi: 10.1136/oemed-2017-104341.

  • Fournier L, Laurent O, Samson E, Caër-Lorho S, Laroche P, Le Guen B, Laurier D, Leuraud K. External Radiation Dose and Cancer mortality among French nuclear workers: Considering potential confounding by internal radiation exposure. Int Arc Occup Environ Health. 2016; 89(8):1183-1191.

  • Fournier L. Effets sanitaires d'une exposition chronique à de faibles doses de rayonnements ionisants : contribution à l'estimation des risques radioinduits de cancers dans une cohorte française de travailleurs du nucléaire. Thèse soutenue le 22 septembre 2017. Université Paris-Saclay. PSE-Santé/SESANE/2017-05.

  • Gillies M, Richardson DB, Cardis E, Daniels RD, O'Hagan JA, Haylock R, Laurier D, Leuraud K, Moissonnier M, Schubauer-Berigan MK, Thierry-Chef I, Kesminiene A. Mortality from circulatory diseases and other non-cancer outcomes among nuclear workers in France, the United Kingdom and the United States (Inworks). Radiat Res 2017; 188(3):276-290.

  • Hamra GB, Richardson DB, Cardis E, Daniels RD, Gillies M, O'Hagan J, Haylock R, Laurier D, Leuraud K, Moissonnier M, Schubauer-Berigan MK, Thierry-Chef I, Kesminiene A. Cohort Profile: The International Nuclear Workers Study (INWORKS). Int J Epidemiol 2015; doi: 10.1093/ije/dyv122.

  • Haylock RGE, Gillies M, Hunter N, Zhang W, Phillipson M. Cancer mortality and incidence following external occupational radiation exposure: an update of the 3rd analysis of the UK national registry for radiation workers. Br J Cancer 2018; 119 (5):631-637.

  • Laurier D, Richardson DB, Cardis E, Daniels RD, Gillies M, O'Hagan J, Hamra GB, Haylock R, Leuraud K, Moissonnier M, Schubauer-Berigan MK, Thierry-Chef I, Kesminiene A. The international nuclear workers study (INWORKS): A collaborative epidemiological study to improve knowledge about health effects of protracted low-dose exposure. Radiat Prot Dos 2017; 173(1):21-25.

  • Leuraud K, Fournier L, Samson E, Caër-Lorho S, Laurier D. Mortality in the French cohort of nuclear workers. Radioprotection. 2017; 52(3):199-210. doi: 10.1051/radiopro/2017015.

  • Leuraud K, Richardson DB, Cardis E, Daniels RD, Gillies M, O'Hagan J, Hamra GB, Haylock R, Laurier D, Moissonnier M, Schubauer-Berigan MK, Thierry-Chef I, Kesminiene A. Ionizing Radiation and Leukaemia and Lymphoma: Findings from an international cohort study of radiation-monitored workers. Lancet Haematol 2015; 2(7):e276-e281.

  • Metz-Flamant C, Canu-Guseva I, Laurier D. Malignant pleural mesothelioma risk among nuclear industry workers. J Radiol Prot 2011; 31:9–23.

  • Metz-Flamant C, Rogel A, Caër S, Samson E, Laurier D, Acker A, Tirmarche M. Mortality among workers monitored for radiation exposure at the French nuclear fuel company. Arch Environ Occup Health 2009; 64(4):242-50.

  • Metz-Flamant C, Samson E, Caër-Lorho S, Acker A, Laurier D. Leukemia risk associated with chronic external exposure to ionizing radiation in a French cohort of nuclear workers. Radiat Res 2012; 178:489-98.

  • Metz-Flamant C, Samson E, Caër-Lorho S, Acker A, Laurier D. Solid-cancer mortality associated with chronic external radiation exposure at the French atomic energy commission and nuclear fuel company. Radiat Res 2011; 176:115-127.

  • Ozasa K, Shimizu Y, Suyama A, Kasagi F, Soda M, Grant EJ, Sakata R, Sugiyama H, Kodama K. Studies of the mortality of atomic bomb survivors, report 14, 1950-2003: An overview of cancer and noncancer diseases. Radiat Res 2012; 177(3): 229-243.

  • Richardson DB, Cardis E, Daniels RD, Gillies M, Haylock R, Leuraud K, Laurier D, Moissonnier M, Schubauer-Berigan MK, Thierry-Chef I, Kesminiene A. Site-specific Solid Cancer Mortality after Exposure to Ionizing Radiation: A Cohort Study of Workers (INWORKS). Epidemiol 2018; 29(1):31-40.

  • Richardson DB, Cardis E, Daniels RD, Gillies M, O'Hagan JA, Hamra GB, Haylock R, Laurier D, Leuraud K, Moissonnier M, Schubauer-Berigan M, Thierry-Chef I, Kesminiene A. Risk of cancer from exposure to ionizing radiation: a retrospective cohort study of workers in France, the United Kingdom, and the United States (INWORKS). BMJ 2015; 351:h5359.

  • Samson E, Leuraud K, Rage E, Caër-Lorho S, Ancelet S, Cléro E, et al. Bilan de la surveillance épidémiologique des travailleurs du cycle électronucléaire en France. Radioprotection 2018; 53:175-184.

  • Samson E, Telle-Lamberton M, Caër S, Bard D, Giraud JM, Metz-Flamant C, Néron MO, Quesne B, Acker A, Tirmarche M, Hill C. Cancer mortality among two different populations of French nuclear workers. Int Arch Occup Environ Health 2011; 84:627-634.

  • Schubauer-Berigan M, Leuraud K, Richardson DB, Cardis E, Daniels RD, Gillies M, O'Hagan JA, Hamra GB, Haylock R, Laurier D, Moissonnier M, Thierry-Chef I, Kesminiene A. INWORKS study: risk of leukaemia from protracted radiation exposure – Authors' reply. Lancet Haematol 2015; 2(10):e405-e406.

  • Schubauer-Berigan MK, Daniels RD, Bertke SJ, Tseng C-Y, Richardson DB. Cancer mortality through 2005 among a pooled cohort of U.S. nuclear workers exposed to external ionizing radiation. Radiat Res 2015; 183(6):620-631. doi: 10.1667.RR13988.1.

  • Telle-Lamberton M, Bergot D, Gagneau M, Samson E, Giraud J-M, Néron MO, Hubert P. Cancer mortality among French atomic energy commission workers. Am J Ind Med 2004; 45:34-44.

  • Telle-Lamberton M, Samson E, Caër S, Bergot D, Bard D, Bermann F, Gélas JM, Giraud JM, Hubert Ph, Metz-Flamant C, Néron MO, Quesne B, Tirmarche M, Hill C. Exposition aux rayonnements ionisants et mortalité des travailleurs du CEA et de la Cogema. Arch Mal Prof Env 2007; 68(5):445-456.

  • Telle-Lamberton M, Samson E, Caër S, Bergot D, Bard D, Bermann F, Gélas JM, Giraud JM, Hubert Ph, Metz-Flamant C, Néron MO, Quesne B, Tirmarche M, Hill C. External radiation exposure and mortality in a cohort of French nuclear workers. Occup Environ Med 2007; 64(10):694-700.

  • Thierry-Chef I, Richardson DB, Daniels RD, Gillies M, Hamra GB, Haylock R, Kesminiene A, Laurier D, Leuraud K, Moissonnier M, O'Hagan J, Schubauer-Berigan MK, Cardis E, on behalf of the INWORKS consortium. Updated and expanded external dosimetry conversion factors for workers in the nuclear industries in France, the UK and the US: methods for organ dose estimates for use in the International Nuclear Workers Study (INWORKS). Radiat Res 2015; 183(6):632-642.

  • UNSCEAR. Effects of ionizing radiation. UNSCEAR 2006 Report to the General Assembly with Scientific Annexes. Vol. I, Annex A. Epidemiological studies of radiation and cancer. United Nations, New York 2008.

  • Vrijheid M, Cardis E, Blettner M, Gilbert E, Hakama M, Hill C, Howe G, Kaldor J, Muirhead CR, Schubauer-Berigan M, Yoshimura T, Ahn Y-O, Ashmore P, Auvinen A, Bae J-M, Engels H, Gulis G, Habib RR, Hosoda Y, Kurtinaitis J, Malker H, Moser M, Rodriguez-Artalejo F, Rogel A, Tardy H, Telle-Lamberton M, Turai I, Usel M, Veress K. The 15-Country Collaborative Study of Cancer Risk Among Radiation Workers in the Nuclear Industry: Design, Epidemiological Methods, and Descriptive Results. Radiat Res 2007; 167: 361-379.


Migration content title
Laboratoire IRSN impliqué :