Savoir et comprendre

Pollution radioactive provoquée par l’ancien site de production de radium de l’Île-Saint-Denis

01/02/2013

 

Au début du siècle dernier, le radium était ensuite utilisé pour ses propriétés luminescentes dans l’industrie (peinture luminescentes) et en médecine (radiothérapie).

 

De 1913 à 1928, la société SATCHI a exercé, comme deux autres usines, une activité industrielle d’extraction du radium à partir de minerais d’uranium sur son site de l’île Saint-Denis. Cette activité à laissé des traces de contamination, révélées en 1997-1998, lors de la destruction des bâtiments de l’établissement Charvet SA, dernier propriétaire en date du site, en prévision d’un projet d’écoquartier.

 

En 2009, l’IRSN a réalisé un diagnostic radiologique sur ce site afin d’évaluer l’étendue de la pollution, à la demande de l’entreprise Charvet SA et sur commande du ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer. Cette étude a porté sur la mesure de contamination de surface (débit de dose) ainsi que sur l’analyse radiologique de la terre et des eaux souterraines.

 

La cartographie du débit d’équivalent de dose en surface (à 50 cm du sol) a été réalisée à l’aide de l’outil de cartographie Socrate de l’IRSN (Figure VII.​8). Les variations enregistrées sont très hétérogènes. Afin d’analyser l’étendue de la contamination en profondeur, 190 échantillons des sols ont été réalisés à partir de 74 sondages répartis uniformément sur le site.

 

Leur analyse confirme la présence d’une pollution par radium jusqu’à quelques mètres de profondeur, atteignant des concentrations de l’ordre de quelques Bq/g à 100 Bq/g. À titre comparatif, la concentration en radium d’origine naturel dans les sols de l’île Saint-Denis est d’environ 0,01 Bq/g.

 

Enfin, les analyses des eaux de la nappe aquifère prélevées dans des piézomètres implantés à proximité du site Charvet, montrent une contamination en isotopes 234 et 238 de l’uranium pour les prélèvements situés en aval et à proximité immédiate de ce site. Les concentrations mesurées, de l’ordre de 2 Bq/L, sont quelques dizaines de fois supérieures à celles des eaux hors influence du site.

 

Ce constat radiologique a permis de montrer que l’essentiel de la radio contamination est limitée à l’enceinte de l’entreprise Charvet SA et s’observe ponctuellement aux alentours. Bien que la pollution ne présente pas de risque sanitaire pour les populations, des travaux de dépollution du site ont débuté en 2010, sous l’égide de l’Andra, en vue du projet de réhabilitation du site. L’IRSN a préconisé le contrôle radiologique des matériaux issus de la déconstruction, une étude hydrogéologique et la mise en place d’un programme de surveillance à long terme.

 

 

Cartographie radiologique de surface (à 50 cm du sol) du site Charvet.  Forage de prospection sur le site Charvet.

Figure VII.8 Cartographie radiologique de surface
(à 50 cm du sol) du site Charvet

Figure VII.9 Forage de prospection sur le site Charvet