Savoir et comprendre

Incident à l'usine THORP de retraitement de Sellafield (Grande-Bretagne - 2005)

 

Le 21 avril 2005, une fuite importante de liquide radioactif a été découverte à l’usine THORP implantée sur le site de Sellafield (Grande-Bretagne) et dédiée au traitement de combustibles irradiés.

 

Localisation du site de Sellafield en Grande Bretagne

L’usine THORP, exploitée par BNGSL (British Nuclear Group Sellafield Limited, filiale de BNFL, British Nuclear Fuel Limited), est dédiée au traitement de combustibles irradiés de types AGR (Advanced Gas cooled Reactor) et eau légère, ces combustibles étant à base d’oxyde d’uranium enrichi jusqu’à 5 pour cent en isotope 235. Sa capacité de traitement maximale est de 1200 tonnes par an. L’usine THORP a traité environ 5700 tonnes depuis son démarrage en 1994.

 

Les opérations réalisées dans cette usine consistent à cisailler les combustibles en tronçons de quelques centimètres, à dissoudre l’oxyde combustible dans l’acide nitrique à l’ébullition puis à clarifier les solutions obtenues par centrifugation afin de séparer les corps insolubles. L’uranium et le plutonium sont ensuite séparés des produits de fission par un procédé d’extraction liquide-liquide utilisant un solvant sélectif. Les produits finis purifiés sont ensuite entreposés sous forme d’oxydes d’uranium et de plutonium dans l’attente de la fabrication de nouveaux combustibles.

Usine thorp

Une enquête externe approfondie sur l’incident a été initiée par le corps d’inspecteurs de l'Autorité de sûreté britannique HSE [1] dès le mois de mai 2005 [2]. A la suite de  cette enquête, le HSE/ND a saisi la justice britannique pour des violations de l’autorisation d’exploitation de l’usine THORP par l’exploitant BNGSL. La société BNGSL a plaidé coupable en juin 2006 lors du procès et a été condamnée le 16 octobre 2006 par la cour de la Couronne de Carlisle à 500 000 £ d’amende plus environ 68 000 £ pour les frais de procédure. Cette amende se décompose en 300 000 £ pour non-respect de l’autorisation concernant la « sûreté, les mécanismes, appareils et circuits », 100 000 £ pour non-respect de l’autorisation concernant les « instructions opératoires » et 100 000 £ pour non-respect de l’autorisation concernant les « fuites et pertes de matériaux radioactifs ou de déchets radioactifs ».

 

Après l’incident, l’exploitation de l’usine THORP a été interrompue. Un audit interne a été commandité par BNFL. Sur cette base, des dispositions correctives ont été proposées au HSE. Les réparations et travaux de remise en conformité ont été suivis par l’autorité de sûreté britannique, et la société BNGSL a terminé les opérations de réparation en fin d’année 2006. Le 9 janvier 2007, HSE a annoncé avoir autorisé l’usine THORP à redémarrer [3]. Cette autorisation était assortie d’un certain nombre de recommandations (cf. rapport d'enquête) . L’usine a effectivement redémarré durant l’été 2007. L’exploitant doit transmettre au HSE/ND un premier rapport sur le redémarrage après le traitement d’une quantité limitée de combustibles puis, ultérieurement, un rapport sur les actions menées en réponse aux recommandations de l’autorité de sûreté.

 

(Dernière mise à jour : Août 2012)