Savoir et comprendre

Installations de procédés : un suivi spécifique

21/05/2012

​​Dans les installations de procédés, les flux de matières nucléaires ne peuvent pas être directement rapprochés des flux d’entrée.  Afin de s’assurer que cette différence ne peut couvrir un détournement de matières nucléaires, l’exploitant calcule un « intervalle de confiance » dans lequel doit rester cet « écart de bilan ».

Reconditionnement de sources radioactives dans une boîte à gants

Reconditionnement de sources radioactives dans une boîte à gants. (Source : Olivier Seignette/Mikaël Lafontan/IRSN)

Dans les installations de procédés, les flux de matières nucléaires ne peuvent pas être directement rapprochés des flux d’entrée pour deux raisons :

  • les matières au cours de leur traitement peuvent s'accumuler localement ou se déposer sur les parois des équipements (par exemple, dans la boite à gants, en photo ci-contre). Ces matières sont dites « en rétention ». Autrement dit, elles seront récupérées lors des opérations de nettoyage régulier des procédés, ou lors du démontage et de l’assainissement des éléments de procédé ;

 

  • les mesures physiques réalisées pour caractériser les flux entrant et sortant de matières nucléaires, ainsi qu’à des étapes précises du processus de transformation de ces matières, comportent des incertitudes liées à la précision des appareils de mesure utilisés et aux  méthodes appliquées.

 

La différence entre d’une part les quantités de matières nucléaires entrant et initialement présentes dans le procédé et d’autre part celles sortant et présentes au final dans le procédé, est appelée « écart de bilan ».

Afin de s’assurer que « l’écart de bilan » ne peut couvrir un détournement de matières nucléaires, l’exploitant calcule un « intervalle de confiance » dans lequel doit rester son « écart de bilan ». Cet intervalle de confiance tient compte des incertitudes de mesure ou des estimations liées aux caractérisations des flux et matières mis en œuvre.

 

Les produits chimiques concernés

La lutte contre les armes chimiques exige aussi des contrôles, menés par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Tout produit précurseur d’une arme chimique est impliqué. Les opérateurs utilisant les substances surveillées sont nombreux et ne savent pas toujours qu’ils sont concernés par cette surveillance.

« Certains produits contrôlés sont utilisés dans la pharmacie, l’industrie des arômes ou le textile », indique Nathalie Pirès, experte à l’IRSN. Une grande partie du travail de l’Institut consiste à recenser les industriels concernés, à les sensibiliser et à les aider à remplir les documents ou à accueillir les inspections.

Les opérateurs doivent indiquer les quantités détenues, produites ou consommées des produits chimiques classifiés. Les inspecteurs peuvent venir vérifier ces déclarations. Afin de faciliter l’analyse des échantillons sur place, une unité mobile de laboratoire d’analyse de l’IRSN peut être mise à la disposition des inspecteurs internationaux.

Télécharger le guide Prévenir le détournement de produits ou d’installations chimiques (3,3 Mo)