Savoir et comprendre

Etats-Unis : 35 années de recherche transatlantique

21/05/2012

La Nuclear Regulatory Commission (NRC), autorité de sûreté américaine, et l’IRSN partagent des programmes de recherche en sûreté nucléaire. Principale thématique étudiée : les accidents graves.

« Les experts de la NRC ont été très présents avant et après les expérimentations. Ils nous ont aidés à définir les objectifs généraux avant de lancer les essais. Ils ont participé à l’analyse des résultats et nous ont permis d’en tirer le meilleur pour bâtir notre outil de simulation. » 

Ainsi Richard Gonzalez, spécialiste de la prévention des accidents majeurs à l’Institut, définit-il l’apport de la NRC, partenaire américain de l’IRSN au programme de recherche international Terme source. Celui-ci, intitulé ISTP 1 (International Source Term Program), est conduit par l’Institut.

Il cherche à réduire les incertitudes sur l’évaluation des rejets dans l’environnement de produits radioactifs comme l’iode, en cas d’accident de fusion du cœur d’un réacteur à eau sous pression (REP). Les données expérimentales recueillies lors de ce programme servent à développer des outils de simulation. Ces modèles sont indispensables pour évaluer les conséquences d’un tel accident et les moyens mis en œuvre pour les prévenir.  

L’ISTP n’est qu’un des exemples parmi tant d’autres de la coopération franco-américaine. Celle-ci remonte à 1974 et repose essentiellement sur des programmes de recherche en sûreté nucléaire. L’IRSN vient également d’envoyer un de ses ingénieurs au Sandia National Laboratory, l’un des laboratoires financés par la NRC, qui ne dispose pas elle-même d’équipes de recherche propres. « Là-bas, il va travailler sur la chimie de l’iode, et notamment étudier l’évolution dans le temps des comportements des peintures en matière d’absorption de cette matière radioactive », explique Richard Gonzalez.

Les missions de la NRC

Créée en 1975, la Nuclear Regulatory Commission est l’autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection américaine. Elle supervise trois grands domaines :

  • les réacteurs civils, de recherche et expérimentaux ;
  • l’utilisation de matériel nucléaire dans des applications médicales, industrielles et universitaires, et les équipements qui produisent du combustible ;
  • la gestion des déchets : transport, stockage et traitement ; démantèlement des sites.


Des échanges réguliers

Deux chercheurs de l’IRSN étudient la chimie de l’iode dans un programme avec la NRC.©IRSN 
Pour la NRC, l’intérêt de cette collaboration est évidente : participer aux programmes menés en France permet de bénéficier des laboratoires, du matériel et de l’expertise humaine en y apportant son importante contribution financière. « Ils sont très intéressés par le programme concernant l’EPR, car nous sommes en avance sur eux dans ce domaine », déclare Ahmad Cheikh-Ali, coordinateur des affaires internationales pour l’Amérique du Nord et le Moyen-Orient à l’IRSN.

Côté français, on souligne la qualité de l’expertise de la NRC, dont l’autorité est mondialement reconnue : « Ils contrôlent 104 réacteurs de différents types, alors qu’en France nous en avons 58 de même technologie [REP]. »  

Cette coopération repose sur des échanges réguliers. Cela a été le cas en mars 2011, lors de la Regulatory Information Conference. « Cette réunion annuelle rassemble les acteurs mondiaux du nucléaire pour échanger sur les programmes de recherche en cours, confronter nos points de vue, voir les progrès des autres en matière de sûreté, de sécurité et de radioprotection », décrit Ahmad Cheikh-Ali. Au total, 3 000 participants d’une trentaine de pays étaient réunis.

 

Autres accords en cours

  • Programme de recherche Phebus qui a pour objectif de réduire l’incertitude liée à l’évaluation des rejets en cas de fusion de cœur d’un réacteur à eau sous pression.
  • Programme avec le réacteur de recherche Cabri, pour étudier le comportement de combustible en situation accidentelle.
  • Accord d’inspection sur la tuyauterie en inox dans les installations nucléaires (circuit de refroidissement, par exemple).
  • Participation d’un expert de l’IRSN à l’analyse critique de la révision du Terme source de référence de la NRC.


(Dernière mise à jour : Mai 2012)