Projet CAROL - Modélisation de la répartition spatiale du 137Cs dans la basse vallée du Rhône
P. Renaud, J.M. Métivier, M. Morello
Rapport DPRE/SERNAT/2001-017
Réalisée à partir de 77 résultats de mesurages de l’activité en 137Cs d’échantillons de sols prélevés dans le Bas-Rhône entre 1991 et 1997 par l’Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire (IPSN) et la Commission de Recherche et d’Information Indépendante sur la Radioactivité (CRII-RAD), cette étude montre que les activités surfaciques des sols sont corrélées linéairement aux précipitations qui ont eu lieu dans la première semaine de mai 1986 lorsque les masses d’air contaminées par l’accident de Tchernobyl ont survolé le pays.
La quantification de cette relation a permis de dresser la carte du 137Cs dans les sols du Bas-Rhône à partir des hauteurs de pluies enregistrées par Météo France durant cette période. Cette carte montre que l’hétérogénéité des pluies, souvent orageuses et très intenses, s’est traduite par une hétérogénéité des dépôts de 137Cs, à l’échelle communale. Négligeables en Camargue, ces dépôts humides ont dépassé couramment 15 000 Bq.m-2, et 25 000 Bq.m-2 dans les endroits les plus arrosés début mai 1986, comme les environs de Vaison-la-Romaine. Ils sont venus s’ajouter à la rémanence des retombées anciennes des essais atmosphériques d’armes nucléaires, de l’ordre de 1 500 à 2 500 Bq.m-2. La proportionnalité entre les hauteurs de précipitation et les dépôts de 137Cs en mai 1986 est estimée à 558 Bq.m-2.mm-1. Elle est comparée à celle estimée en Irlande, en Suède et en Belgique, et à celle utilisée dans les modèles de dispersion atmosphérique utilisés à l’IPSN.
Enfin, les causes d’hétérogénéité des activités mesurées au sein d’une même commune ont été analysées et les incertitudes liées à l’utilisation de la relation obtenue pour dresser une cartographie des dépôts de 137Cs dans tout l’est du pays ont été évaluées.