Radioactivité dans le bassin de la Loire : L’exemple d’une action pilote
Soucieux de s’ouvrir davantage sur la société, l’IRSN a travaillé avec deux Commissions locales d’information du bassin de la Loire pour construire ensemble un suivi de la radioactivité dans leur territoire qui réponde aux besoins des non-spécialistes. Retour sur une action pilote réussie.
« Je voulais comprendre l’évolution de la radioactivité dans ma région, et pas seulement à proximité des centrales nucléaires. » Pourtant, Michel Eimer, ancien professeur de physique chimie et président de la Commission locale d’information (Cli) de Saint-Laurent-des-Eaux, dans le Loir-et-Cher, éprouvait le plus grand mal à s’en faire une idée.
« Le problème avec les mesures de radioactivité, ce n’est pas leur disponibilité, mais leur surabondance, qu’elles proviennent des exploitants ou de l’IRSN », explique-t-il. « Chaque centrale édite un bilan environnemental épais comme un bottin. Il n’est vraiment pas évident de comprendre et d’interpréter ces données. »
Lorsque l’Association nationale des Cli (Ancli) et l’IRSN lui proposent en 2004 de mener une action pilote sur le bassin de la Loire, pour aider les acteurs locaux à s’approprier les mesures, Michel Eimer accepte avec enthousiasme. « Nous avons choisi ce bassin en raison de sa richesse naturelle et patrimoniale, et parce qu’il abrite plusieurs centrales », explique François Rollinger, responsable de la Division ouverture à la société de l’IRSN.
Les premières discussions entre l’Institut et deux Cli du bassin permettent de clarifier les attentes de ces dernières, qui peuvent se résumer en trois questions : la radioactivité dans le bassin évolue-t-elle au cours du temps ? Y a-t-il des lieux de concentration de cette activité ? La radioactivité constatée peut-elle avoir des effets sur la santé ?
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Un rapport commun
S’en est suivi une réflexion sur la présentation des informations, afin qu’elles soient compréhensibles par les acteurs locaux. « Nous avons retenu une vingtaine d’indicateurs pertinents afin que des non spécialistes puissent visualiser les tendances. Le tout constituant un suivi de la radioactivité régionale », précise Fabrice Leprieur, ingénieur à l’IRSN.
« Nous avons aussi inscrit les mesures dans des ’chroniques’ longues, autorisant ainsi un observatoire de l’évolution de la radioactivité sur plusieurs décennies, et développé une approche cartographique, pour resituer les résultats dans un contexte géographique large. » Toutes ces informations sont compilées dans un rapport commun, publié sur les sites de l’IRSN et de l’ANCLI.
Grâce à ce travail, Michel Eimer a aujourd’hui le sentiment d’y voir beaucoup plus clair, et se dit rassuré de constater que « la radioactivité dans le bassin de la Loire a globalement tendance à décroître ». Pour l’Institut, ce projet a été riche d’enseignements. Il contribue à définir les objectifs et les modalités de présentation des informations sur le site Internet du Réseau national de mesures de la radioactivité de l’environnement ouvert au public en février 2010 et dont l’objectif est d’être accessible au plus grand nombre.
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