Lors de rejets chroniques ou accidentels de tritium
des installations nucléaires dans l’eau de mer ou via les fleuves, la
dispersion des radionucléides dans l’environnement marin est soumise à des
processus de dispersion multiples. Ces processus dépendent de la zone
considérée et des forçages tels que la marée, le vent, les flux de chaleurs et
d’eau douce.
Prédire la dispersion du tritium dans le golfe de
Gascogne nécessite la prise en compte de l’ensemble de ces processus et des
différents apports que représentent les eaux de surface de l’Atlantique Nord,
les rejets des installations nucléaires, les entrées d’eau douces et les
échanges avec l'atmosphère.
L'objectif général de cette thèse est d'améliorer
la connaissance de la dispersion du tritium en couplant la modélisation
hydrodynamique du golfe de Gascogne (modèle MARS3D) avec des mesures in situ.
Dans ce but, des campagnes de prélèvements ont
été effectuées dans le golfe de Gascogne et dans les deux principaux
contributeurs continentaux de tritium : la Loire et la Gironde. L’utilisation
conjointe de la salinité et du tritium en tant que traceurs des eaux
continentales permet de différencier de manière innovante les apports provenant
de ces deux fleuves à l'échelle du plateau continental.
Un inventaire du tritium océanique à l'échelle
mondiale a été réalisé, afin de préciser la contribution des eaux atlantiques
aux apports de tritium dans le golfe de Gascogne.
La connaissance précise des apports de tritium
associée aux mesures réalisées sur l’ensemble du plateau permet une première
estimation des temps de résidence des eaux continentales dans le golfe de
Gascogne.
La comparaison modèle-mesures réalisée de 2009 à 2016 montre un bon accord : 90 % des concentrations
simulées ont moins de 50 % d'erreur relative par rapport aux mesures. Il
subsiste néanmoins des imprécisions, en particulier vis-à-vis de la pénétration
des eaux de la Loire en profondeur vers le sud du golfe.