Accident de Fukushima Daiichi : Modélisation de la dispersion des rejets radioactifs dans l’atmosphère à l’échelle globale

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19/03/2011

 

A partir des rejets estimés par l’IRSN, Météo France a simulé la dispersion des rejets radioactifs de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi à très grande distance, projetée jusqu’au 26 mars 2011.

 

Version du 19 mars 2011.

 

Selon cette simulation, le panache radioactif aurait actuellement atteint le nord-est de la Sibérie, les Etats-Unis et l’ouest de l’atlantique. Il devrait atteindre la France à partir du 23 ou 24 mars 2011.

 

Les concentrations attendues à terme, d’après cette modélisation, pourraient être de l’ordre de 0,001 Bq/m3 en France métropolitaine et dans les départements d’outre-mer de l’hémisphère nord. Comme attendu, l’hémisphère sud n’est pas significativement affecté par cette dispersion à grande échelle.

 

A titre de comparaison, les valeurs mesurées au cours des jours suivant l’accident de Tchernobyl étaient dépassaient 100 000 Bq/m3 dans les premiers kilomètres autour de la centrale ; elles étaient de l’ordre de 100 à 1000 Bq/m3 dans les pays les plus touchés par le panache radioactif (Ukraine, Biélorussie) ; en France, les valeurs mesurées dans l’Est étaient de l’ordre de 1 à 10 Bq/m3 (le 1er mai 1986). Aujourd’hui, une très faible activité de césium 137 subsiste dans l’air, de l’ordre de 0,000001 Bq/m3.

 

Des mesures de précaution sont-elles nécessaires ?

 

Il n’y a aucune mesure à prendre lorsque les masses d’air en provenance du Japon arriveront au dessus de la France.

 

En effet, en l’état actuel, les retombées radioactives consécutives au passage des masses d’air en provenance du Japon devraient être 1000 à 10000 fois inférieures à ce qui a été observé en France après l’accident de Tchernobyl.

 

Ces retombées seront sans conséquence pour la santé des Français et pour l'environnement. Aucune précaution particulière n’est à prendre pour les adultes, femmes enceintes et les enfants : pas de restriction alimentaire, pas de prise d’iode stable, pas de mise à l’abri ou de confinement.

 

Nous attirons votre attention sur le fait que la prise d’iode stable doit se faire uniquement sur ordre du Préfet et qu’il est dangereux d’ingérer des comprimés d’iode stable lorsque la situation ne l’exige pas.

 

Et en cas de pluie ?

 

La présence de pluies peut augmenter les dépôts consécutifs au passage des masses d’air en provenance du Japon. Cependant, même en présence de pluies, les retombées seront très faibles et ne nécessitent pas de précautions particulières.

 

Les eaux de pluie feront l’objet de mesures par l’IRSN, sans qu’une contamination significative de ces eaux ne soit attendue.

 

Aucune contamination des nappes phréatiques n’est attendue en France.