Limiter les rejets de substances radioactives dans l'environnement est un enjeu de sûreté fort pour les exploitants d'installations manipulant de telles substances. Or les autorisations de rejets en fonctionnement normal ont tendance à diminuer. Des efforts réguliers sont donc portés sur la recherche et le développement pour améliorer les procédés d'épuration existants ou en mettre au point de nouveaux. En situation accidentelle, les dispositifs limitant les rejets contribuent de manière déterminante à la protection des populations, tout particulièrement lors du relâchement d'iode radioactif en cas d'accident de fusion du cœur du réacteur.
Ainsi, les circuits de ventilation des centrales nucléaires et des réacteurs de recherche sont équipés de filtres — ou plutôt pièges — à iode, dispositifs auxiliaires visant à limiter les rejets, y compris dans le domaine du fonctionnement nominal. Ces dispositifs sont aussi installés sur les circuits de ventilation des laboratoires, usines ou établissements hospitaliers produisant ou mettant en œuvre des radio-isotopes de l'iode, utilisés par exemple en médecine nucléaire pour le radiodiagnostic (123I) ou la radiothérapie (131I).
Par ailleurs, en cas d'accident de fusion de cœur, l'iode relâché est en grande partie gazeux, et essentiellement constitué d'iode moléculaire (di-iode), mais aussi d'iodure de méthyle, tous deux difficiles à piéger, tout particulièrement lorsque la situation impose l'ouverture du dispositif de décompression-filtration de l'enceinte de confinement.