Evaluation de l'emploi de la pectine chez les enfants vivant sur les territoires contaminés par le césium

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28/02/2006

 

En avril 2005, l’Ambassadeur de France en République de Biélorussie a sollicité l’IRSN pour que soit engagée une évaluation pluraliste de l’efficacité de la pectine et de l’opportunité de son usage dans les territoires contaminés par les retombées radioactives consécutives à l’explosion du réacteur N°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl.


Cette demande s’inscrivait dans le cadre d’une présentation faite au cours d’une réunion du Comité d’Approbation du Programme CORE par le Professeur Vassili Nesterenko, membre de l’Académie Nationale des Sciences de Biélorussie, d’un projet dans lequel l’utilisation de la pectine constituait une composante importante. Lors de l’examen de ce projet, de fortes divergences de points de vue sont apparues au sein du Comité sur le rôle que pourrait éventuellement jouer l’emploi de la pectine pour abaisser le niveau de contamination des enfants vivant dans les territoires touchés par les retombées.


La démarche de l’IRSN a consisté à réaliser dans un premier temps une analyse bibliographique critique des arguments scientifiques et techniques avancés jusqu’à ce jour au sujet de la pectine afin d’identifier clairement les points de controverse ainsi que les éventuelles lacunes de connaissances sur son usage comme additif alimentaire dans les territoires contaminés par le césium. De plus, afin de disposer d’un ensemble cohérent de données, cette analyse s’est intéressée non seulement au rôle de la pectine sur le césium mais également à ses autres utilisations chez l’homme.


Le fond scientifique sur lequel s’appuie l’analyse bibliographique est composé de 48 documents publiés dans des revues scientifiques internationales et de 6 rapports non publiés dans de telles revues mais présentant un intérêt particulier, certains faisant état de recommandations émises par les ministères russe et biélorusse en charge de la santé publique. En particulier, tous les documents transmis par le Professeur Vassili Nesterenko à l’Ambassadeur de France ont été également analysés.


Il ressort de cette étude documentaire que la question du rôle de la pectine sur la prise en charge des contaminations par le césium 137 demeure une question ouverte. Les documents analysés ne permettent pas de confirmer ou d’infirmer son rôle dans une telle indication. Seules des études expérimentales sur modèle animal ainsi que des études cliniques fourniront les informations indispensables à l’évaluation du rôle que la pectine pourrait jouer chez les enfants vivant sur les territoires contaminés par les rejets de la centrale nucléaire de Tchernobyl.


En janvier dernier, le Directeur Général de l’IRSN a proposé à l’Ambassadeur de France en République de Biélorussie que soit organisée en 2006 une réunion à Minsk faisant le point sur le sujet avec les différentes parties prenantes. Cette réunion sera présidée par le Docteur Frédéric Bois, délégué scientifique au sein de la direction des risques chroniques de l’institut de l’environnement industriel et des risques (INERIS), personnalité scientifique de haut niveau qui n’a pas eu à prendre position sur la question traitée.


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