L’exposition de la population française à la radioactivité

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26/09/2016

 

L’IRSN a réalisé un bilan de l’exposition moyenne de la population française. L’Institut s’est également intéressé à la variabilité de l’exposition d’une personne à l’autre en fonction des habitudes de vie, du lieu d’habitation ou de la fréquence des examens médicaux. Une analyse qui contribue à mieux comprendre les sources d’exposition, et à améliorer la prévention et notre perception des risques.

 

Télécharger le rapport - Exposition de la population française aux rayonnements ionisants (PDF, 793 Ko)

 

Télécharger l’infographie avec les chiffres-clés à retenir (PDF, 210 Ko)

 

Infographie: Bilan 2014 de l'exposition des travailleurs

 

Notre corps est exposé en permanence à de faibles doses de radioactivité naturelle. À cela, s’ajoute la radioactivité artificielle issue des activités humaines. En 2016, et dix ans après un premier rapport sur la question, l’IRSN a publié un bilan actualisé de « l’exposition de la population française aux rayonnements ionisants ». 

 

« Notre mission est de caractériser l’exposition de tout le monde », explique Éric Vial, expert en radioprotection à l’Institut. « Ce rapport s’ajoute au bilan annuel de l’exposition professionnelle et à l’étude régulière des doses reçues lors des examens médicaux dont bénéficie la population française. »

 

Pour rendre compte de la diversité du phénomène, tant par le mode d’exposition que par la nature du rayonnement reçu, les résultats sont calculés en dose efficace. Résultat : en France métropolitaine, l’exposition moyenne représente une dose efficace de 4,5 millisieverts par an (mSv/an).

Lire la page – L’exposition moyenne à la radioactivité en France

 

Les rayonnements ionisants d’origine naturelle représentent les deux tiers de cette exposition avec une dose efficace de 2,9 mSv. Cette situation est due à l’importance et à la multiplicité des modes d’exposition : irradiation cosmique avec les photons et les particules venant de l’espace, irradiation tellurique avec les éléments radioactifs présents dans la croûte terrestre, consommation de denrées ou d’eau de boissons contenant des éléments radioactifs et surtout inhalation du radon, gaz émanant du sol.

Lire la page – L’exposition à la radioactivité naturelle en France

 

À cela s’ajoute des sources de radioactivité artificielle. Les examens médicaux  à visée diagnostique  (médecine nucléaire, scannographie, radiographie) représentent une dose moyenne de 1,6 mSv/an. En revanche, les rejets autorisés des centrales nucléaires, les retombées dues aux anciens essais atmosphériques d’armes nucléaires ou celles des accidents de Tchernobyl et de Fukushima  induisent ensemble une exposition de l’ordre de 0,02 mSv par an.

Lire la page – L’exposition à la radioactivité artificielle en France

 

« Le rapport nous donne des arguments pour proposer des évolutions des politiques de prévention là où les expositions sont les plus importantes », rappelle Nicolas Michel-dit-Laboelle, chargé de mission à la direction générale de la prévention des risques au ministère de l’Environnement, l’Énergie et de la Mer.

 

Concernant les conséquences sur la santé de l’exposition permanente à des doses faibles, « les Français sont exposés depuis toujours à des doses de quelques millisieverts. Dans l’état actuel des recherches, nous ne connaissons pas d’effet sanitaire clairement identifié à ce niveau d’exposition », souligne Éric Vial. 


 

Une application pour connaître son exposition

 

À partir des bases de données et des modèles de calcul utilisés pour réaliser son bilan, l’IRSN a créé une calculette qui permet à chacun d’estimer son exposition. Commune de résidence, type d’habitation et habitudes de vie… Quelques données suffisent pour estimer de manière anonyme la dose reçue en une année.

 

Pour faciliter la compréhension, l’Institut a également élaboré différents scénarios d’exposition. En bas de l’échelle vient le cas d’un Français ne consommant pas de fruits de mer, habitant dans une commune à faible concentration en radon et à niveau faible de rayonnements telluriques, et n’ayant passé aucun examen médical. Il recevrait une dose de 1,6 mSv/an.

 

En haut de l’échelle apparaît le scénario d’un gros fumeur voyageant souvent en avion, mangeant des fruits de mer plusieurs fois par semaine, habitant dans une commune à forte concentration en radon et à niveau élevé de rayonnements telluriques et ayant une exposition d’origine médicale correspondant à la moyenne nationale. Il recevrait 10,2 mSv/an.

 

Calculette - Estimer son exposition annuelle

 

Estimez votre exposition aux rayonnements ionisants