Origine du marquage en uranium dans la nappe phréatique de la plaine du Tricastin

  • Communiqué de presse

  • Environnement

  • Expertise

17/09/2010

 

L’étude menée par l’IRSN, à la suite de l’incident de Socatri en 2008, conclut que, alors que les valeurs plus élevées en uranium observées dans la nappe alluviale sur la commune de Bollène sont vraisemblablement liées à l’activité passée du site nucléaire, celles observées sur la commune de Lapalud seraient d’origine naturelle.


Suite au déversement accidentel dans l’environnement d’une solution contenant de l’uranium, survenu dans la nuit du 7 au 8 juillet 2008 dans l’usine SOCATRI (site nucléaire du Tricastin) et en réponse à une saisine du Ministère de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative l’IRSN a mené une campagne de mesures d’uranium dans les eaux de la nappe autour du site nucléaire du Tricastin en y faisant participer des associations et des laboratoires environnementaux locaux.

Une première étude, menée en 2007, mettait déjà en évidence des teneurs en uranium plus élevées qu’attendu en quelques points de la nappe phréatique de la plaine du Tricastin. L’IRSN, en partenariat avec AREVA et les DDASS de la Drôme et de Vaucluse, a donc décidé de lancer durant l’automne 2008, une deuxième étude. Les objectifs de celle-ci étaient de mieux caractériser la variabilité spatiale des teneurs en uranium dans la nappe du Tricastin et de chercher à en expliquer l’origine. Conformément à la volonté de transparence exprimée dans son contrat d’objectif, l’IRSN, en accord avec ses partenaires, a proposé à la Commission Locale d’Information pour les Grands Equipements Energétiques du Tricastin (CLIGEET) la constitution d’un groupe pluraliste pour le suivi et l’orientation de ces travaux. Les travaux de ce groupe se sont déroulés entre février 2009 et mai 2010.


Principaux résultats de cette étude, les conclusions de l’IRSN :


1) Parmi les 400 prélèvements d’eau de nappe effectués dans la plaine du Tricastin,  moins de 1,5% des points présentent des concentrations en uranium supérieures à la valeur-guide pour les eaux de boisson de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui est de 15 µg/L. Tous les habitants dont les forages présentaient des teneurs supérieures à la valeur de l’OMS sont désormais raccordés au réseau d’eau potable. Les points présentant les teneurs les plus élevées en uranium se répartissent dans deux zones géographiques distinctes : l’une située directement au sud du site nucléaire (commune de Bollène), l’autre localisée au sud-ouest (commune de Lapalud).


2) Parmi les trois hypothèses étudiées quant à l’origine de ces teneurs plus élevées (hypothèse géologique, activités humaines non liées au site nucléaire, activités nucléaires du site du Tricastin), l’IRSN estime qu’un faisceau d’éléments permet, en l’état actuel des connaissances, d’étayer l’hypothèse que les valeurs plus élevées en uranium observées dans la nappe alluviale sur la commune de Bollène sont vraisemblablement liées à l’activité passée du site nucléaire. Pour ce qui concerne la zone située sur la commune de Lapalud, les teneurs observées pourraient être expliquées par la présence locale de formations géologiques riches en uranium.


Cette étude fait l’objet d’un rapport  présenté aujourd’hui lors d’une réunion extraordinaire de la CLIGEET, au Conseil Général du Vaucluse, en Avignon. Le rapport ainsi que l’ensemble des données acquises sont  en ligne sur le site internet de l’Institut.


L'IRSN organise une réunion-débat autour de la présentation de cette étude, mercredi 22 septembre à partir de 19h00 à la salle des fêtes de Pierrelatte : des experts de l’IRSN répondront à vos questions.


 

Télécharger le rapport (document PDF)