Recherche : nouveaux résultats de l’étude épidémiologique INWORKS sur le risque de cancer chez les travailleurs de l’industrie nucléaire

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03/10/2023

De nouveaux résultats de l’étude épidémiologique INWORKS publiés le 17 août dernier confirment l’existence d’une relation entre le risque de cancer et l’exposition aux rayonnements ionisants aux faibles doses. 

Travailleurs faisant l'objet d'une surveillance dosimétrique

Travailleurs faisant l'objet d'une surveillance dosimétrique

INWORKS est une étude épidémiologique internationale de mortalité chez les travailleurs de l’industrie nucléaire. Il s'agit d’une étude épidémiologique de grande envergure visant à quantifier les risques sanitaires potentiellement associés à une exposition répétée à de faibles doses de rayonnements ionisants. Elle a pour objectif de vérifier la validité des hypothèses sous-jacentes au système actuel de radioprotection qui repose notamment sur une extrapolation des connaissances des risques radio-induits tirées du suivi épidémiologique des survivants des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki. L’IRSN contribue activement à cette étude depuis sa création.

INWORKS regroupe des cohortes de travailleurs français, américains et britanniques employés dans l’industrie nucléaire (préparation du combustible, recherche, production d’électricité, retraitement des combustibles irradiés) et surveillés pour une exposition externe aux rayonnements ionisants par le port de dosimètres individuels. La population étudiée inclut plus de 300 000 travailleurs, hommes et femmes employés à partir du milieu des années 1940. La cohorte française, conduite par l’IRSN, regroupe plus de 59 000 travailleurs du CEA, d’EDF et d’Orano.

Les nouveaux résultats de recherche publiés récemment sur le site web de la revue « British Medical Journal » confirment l’existence d’une relation entre le risque de décès par cancers solides et l’exposition aux rayonnements ionisants aux faibles doses, c’est-à-dire inférieures à 100 mGy, cumulées au cours de la carrière professionnelle des travailleurs. Cette relation persiste lorsque les travailleurs embauchés dans les premières années de l’industrie nucléaire (qui sont ceux qui ont reçu les doses les plus élevées et pour lesquels les incertitudes dosimétriques sont les plus larges) sont exclus de l’analyse.

Ces résultats consolident ainsi les hypothèses sous-jacentes au système de radioprotection. En particulier, ils confortent l’hypothèse d’une absence de seuil pour le risque de cancer aux faibles doses. Ils apportent également des éléments d’information majeurs sur la quantification de ces risques, en démontrant que des expositions cumulées et étalées dans le temps peuvent entrainer un risque faible de cancer solide.

 

Lire la note d’information de l’IRSN sur les nouveaux résultats d'INWORKS (PDF)