1997-2002 : mise en place d’une politique volontariste d’ouverture à la société

Dès 1997, l’IPSN se voit confier la présidence du Groupe Radio-écologie Nord Cotentin (GRNC). La particularité de ce groupe réside dans sa composition pluraliste, car il regroupe des experts publics français et étrangers, des exploitants nucléaires et des associations locales et nationales. Ce groupe est créé dans un contexte de controverses suite à la publication d’une étude épidémiologique par le Professeur Viel sur l’incidence des leucémies dans le canton de Beaumont-La Hague. L’objectif de ce groupe est d’effectuer une évaluation commune des risques de leucémie attribuables aux rejets radiologiques et chimiques des installations de La Hague. Il a également un caractère innovant de par la transparence des travaux, la recherche de consensus et les explications des incertitudes et des points de désaccord.

En 2000, cette expérience conduit l’IPSN à réfléchir sur les approches de concertation autour des sites industriels et à une doctrine de l’Institut en matière de dialogue avec la société civile. A sa création en 2002, l’IRSN poursuit en ce sens et s’engage dans une démarche volontariste d’« ouverture à la société ». L’IRSN et l’ANCCLI signent ainsi en 2003 un protocole de coopération, initiant un appui scientifique et technique de l’IRSN aux CLI dans les domaines de la radioprotection et de la sûreté nucléaire. La même année, l’Institut se dote d’une unité visant explicitement à répondre à une demande de la société de plus grande transparence et de participation au processus d’élaboration des décisions impliquant des risques pour la santé et l’environnement. En outre, depuis 2006, le contrat d’objectifs entre l’IRSN et l’Etat reconnaît cette ouverture comme une orientation stratégique de l’Institut. En effet, elle s’inscrit au cœur des missions de recherche, d’expertise et de surveillance qui lui sont confiées. L’Institut considère que la vigilance qu’exerce la société est une composante essentielle de la maîtrise des risques. Il se fait donc un devoir d’aider la société à construire sa capacité d’interpellation en faisant connaître ses travaux et en partageant son expertise avec elle.