Laboratoire d’Economie du Risque Nucléaire (LERN)

Le Laboratoire d’Economie du Risque Nucléaire (LERN) réalise des études et travaux de recherche sur l’économie des risques nucléaires et radiologiques. Il se situe à Fontenay-aux-Roses. Il est composé de 3 chercheurs et d’un doctorant.

Contexte

Le LERN a été créé en 2008 afin d’apporter un éclairage économique sur les risques liés à la production d’électricité d’origine nucléaire. Ces risques présentent des particularités qui nécessitent d’ajuster les méthodes classiques d’évaluation économique du risque.

Une première spécificité tient à la nature du risque, un accident nucléaire avec rejets radioactifs constitue un évènement rare mais aux conséquences pouvant être très graves. La potentialité d’une catastrophe nucléaire constitue une menace pour les populations et l’environnement et donc représente un coût, le « coût du risque nucléaire ». L’évaluation du coût du risque permet de mettre en perspective les efforts consentis pour atténuer ce risque, c’est-à-dire le coût des modifications de sûreté engendrés par les principes de réexamen périodique et d’amélioration continue de la sûreté.

Par ailleurs, la contamination radiologique provoquée par un accident nucléaire peut rendre des territoires inhabitables et générer des bouleversements socio-économiques à long-terme, ce qui implique d’adapter le calcul économique des conséquences à des temporalités et des dimensions inhabituelles.

Enfin, l’existence du risque nucléaire, imparfaitement probabilisable et quantifiable, implique la formation de perceptions et de représentations au sein des populations, des parties prenantes et des décideurs, ce qui influence en retour les choix, comportements et opinions de ces acteurs. Le champ d’étude du LERN portait initialement sur les coûts des accidents nucléaires. Il s’est ensuite progressivement élargi à toutes les situations d’exposition radiologique, qu’elles soient accidentelles, médicales ou naturelles.

Axes de recherche

1 - Coûts et conséquences socio-économiques des accidents nucléaires :

Le LERN développe et met en œuvre des méthodes d’évaluations de tous les coûts directs (coûts sanitaires, pertes agricoles, coûts de relogement des réfugiés radiologiques, etc.), indirects (coûts macroéconomiques, effets de réputation, effets sur le parc de production d’électricité, etc.) et intangibles (pertes de valeur patrimoniale des territoires, pertes de lien social, etc.) des accidents nucléaires.

Documents :

  • Etude de 2007 : évaluation économique des conséquences d'accidents grave
  • Rapport 2013 : méthodologie appliquée par l’IRSN pour l’estimation des coûts d’accidents nucléaires en France
  • Savoir et comprendre : le coût économique pour deux scénarios d’accident
     
2 - Coût du risque nucléaire :

Le LERN mène des travaux visant à quantifier et analyser le rôle du risque nucléaire dans l’analyse économique :

  • Travaux de recherches visant à améliorer la quantification du coût du risque nucléaire, c’est-à-dire le poids de l’externalité que le risque fait peser sur les populations. 
  • Travaux de recherche visant à internaliser le risque d’accident dans le mix électrique. Du point de vue du décideur public, le risque d'accident nucléaire est une externalité à prendre en compte dans ses choix d'investissement, d'autant plus lorsque l'on considère les conséquences d’un accident sur le mix électrique et la tenue des objectifs de décarbonation. La modélisation économique permet de décrire comment les investissements dans le secteur du nucléaire évoluent lorsque le risque d’accident est pris en compte.
     
3 - Economie expérimentale et perception des risques :

le LERN développe des méthodes en économie expérimentale et exploite les données du baromètre IRSN afin d’évaluer comment les populations, parties prenantes et décideurs perçoivent les risques auxquels ils font face.

Documents

4 - Evaluations socio-économiques :

Le LERN applique les méthodes et outils développés dans le cadre de ses programmes de recherche pour fournir des éléments d’aide à la décision dans des domaines variés tels que la gestion post-accidentelle des territoires contaminés ou l’exposition radiologique en contexte médical.  Il a participé au projet ANR AMORAD-II de 2019 à 2022. Le projet AMORAD avait pour objectif d’évaluer les conséquences d’un rejet de substances radioactives sur l’homme et l’environnement, avec une attention spécifique portée à l’interface océan-continent. L’extension AMORAD-II à laquelle le LERN a participé a permis de développer des méthodes d’évaluation de l’impact économique d’un accident nucléaire sur la production de bois et la pêche maritime. 

Le LERN participe depuis 2022 au projet ANR Démeterres-Mousse en contribuant à l’élaboration d’un guide d’aide à la décision en situation post-accidentelle. Ce guide doit permettre de comparer différentes stratégies de gestion des territoires contaminés à l’aide d’analyses coûts-bénéfices et multicritères multi-acteurs. 

Equipements et logiciels

Le LERN développe le code de calcul ARPAGON, qui permet de procéder à une estimation ex ante ou ex post des coûts directs d’un accident nucléaire sur un réacteur EDF.

ARPAGON est intégré à la chaine logicielle C3X, développée par le Bureau de modélisation des transferts dans l’environnement pour l’étude des conséquences de l’accident (BMCA) de l’IRSN. Il permet d’évaluer les coûts liés à la contamination radiologique des territoires et de les comparer aux coûts et aux bénéfices des actions de remédiation.

Partenariats et réseaux de recherche

  • Participation au groupe « aide à la décision » dans le cadre de l’accord de partenariat entre l’INERIS et l’IRSN.
  • PEPR exploratoire IRIMA 

L'équipe

  • Sophie Cêtre, cheffe du LERN
  • Quentin Couanau, chercheur
  • Justine Jouxtel, chercheuse
  • Rémi Hannotel, doctorant au LERN depuis novembre 2021

Publications

Les publications du laboratoire d'Economie du Risque Nucléaire : 

En savoir plus :