Savoir et comprendre

La surveillance de la Polynésie française

21/05/2012

L'IRSN exerce depuis 1962 une surveillance radiologique de la Polynésie française, hors des sites d'expérimentation nucléaire de Mururoa et Fangataufa. Cette surveillance concerne sept îles (Tahiti, Maupiti, Hao, Rangiroa, Hiva Oa, Mangareva et Tubuai) représentatives des cinq archipels de la Polynésie française. La surveillance consiste à prélever régulièrement des échantillons de natures variées dans les différents milieux (air, eau, sol) avec lesquels la population peut être en contact, ainsi que des denrées alimentaires. Depuis la fin de l’année 2020, les résultats de mesure en Polynésie française sont intégrés progressivement sur le site du Réseau National de Mesure (RMN) afin de les rendre accessibles au public.

 

E​n 2019 et 2020, l’IRSN a poursuivi la surveillance radiologique régulière de la Polynésie française sur sept îles réparties dans les cinq archipels du territoire : Tahiti, Maupiti, Hao, Rangiroa, Hiva Oa, Mangareva et Tubuai ; surveillance qu’il suit régulièrement depuis 1998, en la complétant par des mesures sur deux îles supplémentaires, Rimatara (Archipel des Australes) et Fakarava (Archipel des Tuamotu). Les mesures réalisées couvrent la quasi-totalité de la gamme d’éléments radioactifs artificiels susceptibles d’être décelés dans l’environnement (sols, aérosols, eaux de mer, eaux douces, denrées, etc.), soit le césium 137, le cobalt 60, le strontium 90 et les isotopes du plutonium. 

 

Cette nouvelle campagne de mesures, dans la continuité de celles de ces dernières années, confirme la stabilité des niveaux de radioactivité artificielle décelable dans l’environnement polynésien. Ils se situent à un niveau très bas, et sont essentiellement attribuables au césium 137.

 

Une radioactivité artificielle très faible

 

​Ainsi​​, l’exposition de la population de Polynésie française aux rayonnements ionisants est quasi-exclusivement d’origine naturelle : le rayonnement cosmique, les radionucléides d’origine naturelle présents dans les sols et dans les denrées, principalement, le 210Po, le 226Ra et le 14C et le radon dans l’air contribuent, hors exposition médicale, à plus de 99% de l’exposition de la population. Le principal radionucléide d’origine artificielle présent dans les sols et dans les denrées est le 137Cs ; il ne contribue que très faiblement à l’exposition des populations. Quant aux isotopes du plutonium et au 90Sr, ils ne participent pas ou de façon très marginale à l’exposition externe des populations et que très faiblement à l’exposition interne par ingestion d’aliments.

En 2019 et 2020, la dose efficace annuelle totale, comprenant l’exposition externe, l’exposition interne par ingestion et l’inhalation est de l’ordre de 1,4 mSv pour les adultes de Polynésie française, soit deux fois plus faible qu’en métropole, de l’ordre de 3 mSv, hors exposition médicale. 

 

En complément du programme de surveillance radiologique, a été mise en œuvre depuis 2014 l’étude de la radioactivité d’origine artificielle dans les sols, lesquels constituent aujourd’hui la principale voie de transfert aux aliments. En 2017-2018, des prélèvements de sols ont été à Raiatea, à Huahine et dans les îles des Gambier. En 2019, des échantillonnages ont été réalisés sur trois sites à Maupiti dans le but de poursuivre cette étude. ​

 

Des retombées locales liées aux essais de Moruroa et de Fangataufa

 

Des écha​ntillons de sols prélevés en 2019 et les années précédentes ont conduit à des concentrations dans les sols des îles hautes parfois supérieures à 1 Bq.kg-1 sec pour le césium 137 et pour les isotopes du plutonium. Les résultats obtenus dans ces îles ont également mis en exergue une proportion variable des retombées entre d’une part les retombées stratosphériques liés aux essais nucléaires mondiaux réalisés de 1945 à 1980, d’autre part les retombées radioactives locales liées aux essais nucléaires atmosphériques de Moruroa et de Fangataufa. Les résultats obtenus mo​ntrent que les retombées radioactives ont une composante régionale plus importante pour les îles de Raiatea et des Gambier que pour les autres îles hautes étudiées.​

 

​Pas d’impact de Fukushima dans les eaux de Polynésie

 

​​À la suite de l’accident de Fukushima en 2011, une surveillance radiologique renforcée de l’environnement avait été mise en place pour confirmer l’absence de contamination radiologique du milieu marin. 

 

Les mesures réalisées, ces dix dernières années, sur l’eau de mer et sur diverses espèces de poissons pélagiques, n’ont pas montré d’impact décelable de la contamination du domaine marin polynésien des retombées de cet accident : aucune augmentation des concentrations du césium 137 n’a été observée et le césium 134 n’a jamais été décelé depuis 2011. Au vu de ces résultats, cette surveillance a été allégée.

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