Savoir et comprendre

Conclusion : rigueur, respect des principes et vigilance

21/05/2012

La maîtrise des risques de criticité dans les installations nucléaires est obtenue en imposant des limitations strictes à certains paramètres de contrôle bien identifiés. Ces limites sont définies grâce à l'étude exhaustive des conditions de criticité de tous les appareils susceptibles de contenir des matières fissiles (en fonctionnements normal, incidentels ou accidentels) en tenant compte de leur environnement spécifique.
 

Les paramètres enveloppes de ces études de sûreté et les configurations étudiées doivent être compatibles avec le "principe de double défaillance" énoncé dans la règle fondamentale de sûreté n°I.3.c.
 

Les outils de calculs de la criticité ont atteint un niveau élevé de précision grâce aux progrès réalisés dans les modèles de traitement neutronique et la connaissance des données nucléaires de base. Ils permettent en particulier de rechercher les meilleures conditions de sûreté, sans approximations excessives, pour la majorité des situations. Des développements et des travaux de qualification actuellement en cours visent à en améliorer encore la précision, par exemple pour les calculs concernant les combustibles usés, afin de mieux évaluer les marges de sécurité et, dans le cas des exploitants et industriels, d’optimiser les contraintes de sûreté-criticité en termes techniques et économiques.
 

Toutefois, l’un des impératifs des modélisations très détaillées est la nécessité de justifier plus finement la qualification des schémas de calcul. Cette justification est souvent confrontée au manque d’expériences de criticité adaptées à l’application envisagée. Les programmes de recherche développés par l’IRSN vont dans le sens d’une meilleure qualification des outils de calcul disponibles.
 

En tout état de cause, les résultats des calculs de criticité doivent venir en appui des expertises de criticité et doivent toujours être pris avec suffisamment de recul et de vigilance.
 

Enfin, quels que soient les efforts consentis lors de la conception des installations, il ne faut pas oublier que la prévention des risques de criticité est assurée par des hommes. Les défaillances de la "chaîne humaine" relevées lors des accidents de criticité survenus dans le monde montrent, à cet égard, toute l'importance de la formation et de l'organisation dans la maîtrise des risques de criticité et l’importance de la vigilance de tous les acteurs, c’est-à-dire la bonne culture de sûreté de l’ensemble de l’organisation.

Pour plus d'informations télécharger le dossier "Les risques de criticité dans les usines et laboratoires nucléaires