Savoir et comprendre

Les recherches en cours et à venir

26/02/2013

Le programme Phébus PF a permis de contribuer à l’amélioration des connaissances sur bon nombre de phénomènes et de réduire les incertitudes sur la progression des accidents de fusion de cœur et sur les rejets de produits radioactifs dans l’environnement, il a néanmoins mis en évidence la nécessité d’approfondir la compréhension de certains phénomènes.
 

A cette fin, l’IRSN a initié en 2005 le programme de recherche international dit ISTP (International Source Term Programme). Cette fois, la démarche n’est plus globale comme dans les essais Phébus PF mais analytique : les différents phénomènes qui interviennent lors d’un accident sont étudiés séparément dans des installations spécifiques.

Cette approche permet d’analyser plus précisément certains phénomènes physiques de l’accident appréhendés globalement dans Phébus PF (relâchement de produits radioactifs à partir de combustibles non testés dans Phébus (UO2 fort taux de combustion, oxydes mixtes UO2-PuO2), chimie de l’iode dans le circuit primaire, formation d’iodures organiques dans l’enceinte de confinement, oxydation des gaines des crayons combustibles et production d’hydrogène associée, effet de la dégradation de crayons de barre de commande en B4C sur la progression de la dégradation dans le cœur) et permet d’étendre le domaine de validation des modèles de ces phénomènes pour des conditions non étudiées lors des essais Phébus. Le programme ISTP a débuté en 2005 et s’achèvera fin 2013.

Plus de 30 millions d’euros ont été engagés dans ce programme qui fait l’objet d’un accord de partenariat entre l’IRSN, le CEA et EDF. En partie financé par la communauté européenne, il est également ouvert à la coopération internationale : les Etats-Unis, le Japon, la Corée, la Suisse et le Canada y sont associés.
 

Les progrès réalisés dans le cadre de ces programmes sont significatifs et permettent d’orienter à présent les recherches vers l’analyse de dispositifs ou dispositions visant à arrêter la progression de l’accident ou a réduire significativement les rejets de substances radioactives en cas d’accident de fusion de cœur. Ce changement d’orientation a été engagé avec les programmes internationaux PEARL, OCDE STEM, et plus récemment avec le projet européen PASSAM, qui sont pilotés par l’IRSN.

Le programme PEARL vise à améliorer les modèles permettant d’apprécier l’efficacité d’un renvoi d’eau sur un cœur dégradé pour arrêter la progression d’un accident. Le programme STEM permet dans un premier temps d’affiner les connaissances sur les rejets de radioéléments sensibles tels que l’iode et le ruthénium avant d’étudier des moyens permettant de réduire ces rejets dans l’environnement.

Le projet européen PASSAM étudie plus particulièrement les possibilités d’améliorations des systèmes de filtration existants sur les dispositifs d’éventage des enceintes de confinement ainsi que d’autres approches plus innovantes pour la rétention de l’iode et du ruthénium.