Savoir et comprendre

Etre appui technique, mais pas seulement...

21/05/2012

Réunis dans le réseau Etson, les TSO font avancer la sûreté à travers différentes structures et conseillent utilement la Commission européenne.
 

Quel est le point commun entre l’IRSN français, le GRS allemand, le Bel V belge, l’UJV tchèque, le VTT finlandais, le LEI lituanien ou le VUJE slovaque ? Réponse : ce sont tous des organismes techniques de sûreté appelés TSO, des organismes experts de la sûreté nucléaire et qui assurent l’appui technique de leur autorité de sûreté nationale.

 

N’est pas TSO qui veut
 

Les TSO doivent répondre à certaines exigences : être un organisme public ou privé à but non lucratif, effectuer des évaluations de sûreté dans le respect du droit, développer et maintenir un niveau élevé de compétence, etc.
 

« Pour résumer, un TSO doit disposer de connaissances pointues en sûreté nucléaire, y compris en recherche, et être également actif dans la pratique, c’est-à-dire émettre un avis technique sur des installations. Il doit également respecter une déontologie d’indépendance et d’impartialité. Autrement dit, être compétent et indépendant », synthétise Édouard Scott de Martinville, directeur délégué aux relations internationales de l’IRSN.
 

Etson est issu de la décision des trois membres fondateurs, l’IRSN, le GRS et Bel V, de regrouper les TSO en réseau européen. Né en 2006, il est aujourd’hui présidé par Jacques Repussard, directeur général de l’IRSN.
 

Deux années plus tard, l’UJV tchèque et le VTT finlandais sont venus grossir les rangs, suivis en 2009 du LEI lituanien, puis en 2010 du VUJE slovaque. La même année est arrivé le SSTC ukrainien en tant que membre associé (car pays non membre de l’Union européenne), de même que le JNES japonais, début 2011. « Les TSO de plusieurs pays d’Europe ont fait part de leur souhait de rejoindre le réseau », précise Hans Steinhauer, directeur du GRS.
 

Ce développement a nécessité de doter Etson d’un statut et d’une structure logistique propre qui assure sa vie au quotidien : secrétariat technique, gestion du site internet, etc. C’est finalement le statut français d’association loi 1901, le plus souple identifié après un tour d’horizon européen, qui a été choisi en 2010.

 

Aujourd’hui, le réseau Etson regroupe les directeurs des TSO partenaires, qui discutent des orientations à prendre pour améliorer la sûreté nucléaire. Ces orientations se concrétisent dans trois autres structures, dédiées à des activités ciblées.

 

L'organisation au service des TSO.©Hervé Bouilly

Première d’entre elles : Riskaudit, groupement européen d’intérêt économique, créé en 1992 par l’IRSN et le GRS. « Il a pour objectif de développer les activités de ces organismes dans le domaine de la protection de l’homme et de l’environnement contre les risques technologiques. Pour cela, il négocie, conclut et gère des contrats pour le compte de l’IRSN et de GRS en y associant les capacités d’autres supports techniques principalement européens, dont les TSO d’Etson », explique Joël Bardelay, cogérant de Riskaudit. 
 

La seconde structure à laquelle participe le réseau Etson, à savoir Eurosafe, est une organisation informelle de partage d’expérience et de communication entre spécialistes (forums, publications, site web). Créée en 1999, elle accueille de nombreux membres. Elle organise chaque année le Forum Eurosafe, grande conférence de la sûreté. Aux manettes des programmes : les TSO, et notamment l’IRSN qui organise un forum sur trois et gère la moitié des publications. Cette démarche comprend l’élaboration en commun de guides d’évaluation de sûreté ainsi que la concertation sur les programmes de recherches nécessaires. 
 

Troisième structure où sont engagés des membres d’Etson, l’Enstti, chargé de l’organisation de la formation continue et du tutorat, mis en place fin 2009. Les formations sont assurées par des membres des TSO. 

 

De l’Europe au monde
 

L’extension d’Etson ne semble pas près de s’arrêter. « Les discussions de la deuxième conférence sur les défis à relever par les TSO, organisée en octobre dernier par l’AIEA au Japon, soulignent qu’Etson est reconnu à travers le monde », confirme Hans Steinhauer. « L’adhésion de la JNES en apporte la preuve. L’expertise en sûreté est très demandée dans le monde.
 

Les États “nouveaux venus”, comme l’Égypte, la Jordanie, le Viêtnam, la Turquie, font face à des défis spécifiques en raison des lacunes de leur infrastructure. Etson soutiendra leurs autorités réglementaires. » Avant d’ajouter : « L’AIEA encourage l’établissement d’un forum mondial des TSO pour aider ces pays. Etson occupe une position unique pour assumer un rôle principal dans ce processus. »
 

   

L'implantation des TSO, membres d'ETSON. © Hervé Bouilly