Cohorte SELTINE : Suivi épidémiologique longitudinal des travailleurs de l’industrie nucléaire française

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23/09/2024

Dernière mise à jour le 23 septembre 2024

 

 

Contexte

 

 

L'effet cancérigène de l'exposition aux rayonnements ionisants est aujourd'hui bien documenté pour des niveaux de dose élevés. Un accroissement du nombre de cancers dans des populations exposées à des doses moyennes à élevées (i.e., supérieures à 100 milliSievert[1], mSv) a été observé depuis plusieurs décennies dans de nombreuses études épidémiologiques : survivants des bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki, patients de radiothérapies, radiologues, expositions accidentelles… (UNSCEAR 2008). Sur la base des connaissances issues de l'épidémiologie et de la radiobiologie, un système de radioprotection a été élaboré pour protéger les différentes populations exposées (patients, travailleurs, population générale) des effets néfastes des rayonnements ionisants sur la santé. Ce système, mis en place dans les années 1950, est révisé régulièrement. Cependant, des incertitudes persistent à ce jour quant à la quantification des risques radio-induits par des expositions chroniques ou répétées à de faibles doses. Par ailleurs, l'hypothèse de possibles effets sanitaires autres que le cancer en réponse à de telles expositions fait aujourd'hui l'objet d'un intérêt croissant.

 

Les travaux de recherche conduits au sein du Laboratoire d'épidémiologie des rayonnements ionisants (LEPID) de l'IRSN visent précisément à améliorer la connaissance des effets sanitaires pouvant résulter d'expositions à de faibles doses de rayonnements ionisants. Ainsi, les chercheurs du LEPID mènent depuis plusieurs dizaines d'années des études épidémiologiques sur les travailleurs de l'industrie nucléaire (Samson et al., 2018). L'intérêt de ces études est triple : (i) fournir un bilan de la mortalité ou de la morbidité des travailleurs concernés, pertinent dans le domaine de l'évaluation de la santé au travail, (ii) permettre une estimation des risques à long terme potentiellement associés à une exposition répétée à faibles débits de dose aux rayonnements ionisants, (iii) évaluer le bien fondé des mesures de radioprotection en vigueur. Dans ce contexte, l'IRSN a constitué une cohorte nationale de travailleurs du nucléaire, la cohorte SELTINE.

 

Objectif

 

SELTINE est une étude épidémiologique sur les travailleurs de l'industrie nucléaire française issue de la fusion en 2012 de deux cohortes du LEPID : la cohorte CEA-Orano et la cohorte EDF, mises en place dans les années 1990. Les études épidémiologiques menées sur la cohorte SELTINE visent à approfondir la connaissance des risques de décès par cancers ou par pathologies non cancéreuses (comme les pathologies de l'appareil circulatoire par exemple) en relation avec une exposition professionnelle chronique externe à de faibles doses de rayonnements ionisants (principalement X et gamma). Elles ont pour objectif de quantifier les risques et de les décrire (ou modéliser) en fonction de facteurs comme le sexe, l'âge, la durée d'emploi ou le délai depuis l'exposition. Ces études permettent de suivre l'état de santé des travailleurs du nucléaire au cours du temps. Etant conduites à des fins scientifiques, les études menées sur SELTINE font l'objet d'une déclaration spécifique à la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL, demande d'autorisation n° 911399 et décision DR-2012-611 du 17 décembre 2012).

 

 

Description

 

 

En 2023, la cohorte SELTINE était constituée de plus de 80 000 travailleurs embauchés au moins un an avant 2004 par le CEA ou Orano, ou avant 2003 par EDF et ayant porté un dosimètre dans le cadre de la surveillance réglementaire de l'exposition des travailleurs aux rayonnements ionisants. Elle constitue l'étude de travailleurs du nucléaire la plus importante réalisée en France. L'historique professionnel des travailleurs a été reconstitué depuis 1950, année des premières embauches au CEA. L'enregistrement des données dosimétriques individuelles a permis de calculer les doses reçues annuellement par chaque travailleur, et ce depuis 1950. Le statut vital au 31/12/2014 et, le cas échéant, les causes médicales de décès, ont été obtenus pour chaque travailleur par croisement avec les registres nationaux (Insee[2], Inserm[3]). A partir de ces informations rendues anonymes selon les critères de confidentialité et de protection des données de la CNIL, des analyses statistiques sont réalisées par le LEPID.

 

Principaux résultats

 

L'étude de la mortalité dans la cohorte SELTINE a été réalisée sur la période 1968-2014, avec une durée moyenne de suivi des travailleurs de 32 ans (Laurent et al., 2023). Sur 80 348 travailleurs, 15 695 décès ont été observés, dont 5 691 par cancer solide et 545 par tumeurs des tissus lymphatiques ou hématopoïétiques.[4] La dose individuelle moyenne cumulée sur l'ensemble de la carrière était de 15,7 mSv. Un déficit de mortalité de 36 % par rapport à la population générale française a été observé. Cet effet, connu sous le nom d'effet du travailleur sain, est classiquement attendu dans les cohortes professionnelles encore jeunes comme l'est la cohorte SELTINE (63 ans en fin de suivi en moyenne) et tend à s'atténuer au fil du temps. L'analyse de la relation entre mortalité et exposition cumulée aux rayonnements ionisants a montré une augmentation non statistiquement significative du risque de décès pour les cancers solides, de l'ordre de 7 % pour une exposition cumulée de 100 mSv. Ce coefficient de risque, bien que non significatif, est cohérent avec ceux observés dans d'autres cohortes à l’international (Hunter et al., 2022 ; FurutaH et al., 2022). Des augmentations significatives des risques de décès par leucémie (à l’exclusion des leucémies lymphoïdes chroniques) d’une part, et par démence d’autre part, ont été observés en association avec la dose cumulée. Si la relation entre expositions aux rayonnements ionisants à faibles doses et risques de leucémies (non lymphoïdes chroniques) est bien établie dans la littérature scientifique, la relation avec les risques de démences reste très peu documentée et il convient d’attendre les résultats d’autres études similaires pour pouvoir conclure ou non au caractère causal de l’association observée dans SELTINE. Aucune augmentation significative du risque de mortalité par maladies de l'appareil circulatoire en fonction de la dose cumulée reçue n’a été observée dans SELTINE à ce stade (Laurent et al., 2023). 

 

La cohorte française a contribué à l'étude conjointe internationale « 15-pays », coordonnée par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), sur le risque de décès par cancer lié à une exposition chronique à de faibles doses de rayonnements ionisants chez les travailleurs du nucléaire. Cette étude internationale, qui a porté sur plus de 400 000 travailleurs du nucléaire, a montré un excès de risque de cancer dans cette population, en relation avec une exposition aux rayonnements ionisants, même à de faibles doses (Cardis et coll. 2005, Cardis et coll. 2007, Vrijheid et coll. 2007). Plus récemment, SELTINE a contribué à l'étude internationale INWORKS  coordonnée par le CIRC, regroupant les données de trois cohortes de travailleurs française, britannique et américaine. Les résultats d'INWORKS montrent que le risque de décès par cancer peut être associé à  une exposition chronique à de faibles doses de rayonnements ionisants (c’est-à-dire inférieures à 100 mGy, cumulées au cours de la carrière professionnelle des travailleurs) (Leuraud et al., 2015 ; Leuraud et al 2024 ; Richardson et al. 2015 ; Laurier et al., 2017). Ces résultats consolident ainsi les hypothèses sous-jacentes au système de radioprotection. En particulier, ils confortent l’hypothèse d’une absence de seuil pour le risque de cancer aux faibles doses. Ils apportent également des éléments d’information majeurs sur la quantification de ces risques, en démontrant que des expositions cumulées et étalées dans le temps peuvent entrainer un risque faible de cancer. A partir de la relation dose-risque estimée dans INWORKS, et sous l’hypothèse que cette relation est bien causale, on peut estimer par calcul la part du risque de décès par cancers solides attribuable à l’exposition aux rayonnements ionisants. D’après ce calcul, parmi 1000 travailleurs ayant les caractéristiques moyennes des travailleurs de INWORKS (en termes de période d’activité, de dose cumulée, de sexe, d’âge et de durée de suivi), 334 décès sont attendus dont 91 par cancer, et parmi ces 91 décès par cancer, 1 serait attribuable à l’exposition aux rayonnements ionisants. La proportion de décès par cancers solides attribuable à l’exposition externe aux rayonnements au sein de la population d’INWORKS est ainsi de l’ordre de 1 % (lire la note d'info du 03/10/2023). Pour les leucémies (hors leucémies lymphoïdes chroniques), 1,3 cas seraient attribuable à l’exposition aux rayonnements ionisants pour 10 000 travailleurs ayant les caractéristiques moyennes des travailleurs de INWORKS (lire la note d'info du 30/08/2024).

 

Perspectives

 

La prolongation du suivi de la cohorte SELTINE et l'élargissement de son périmètre aux salariés embauchés après 2004 au CEA ou à Orano, et après 2003 à EDF permettra d'améliorer la connaissance des effets sanitaires d'une exposition chronique par voie externe à de faibles doses de rayonnements ionisants. D'autres études épidémiologiques conduites par le LEPID permettent également de considérer des types d'exposition différents aux rayonnements ionisants, en particulier le risque lié à des contaminations internes (incorporation d'uranium dans l'organisme) chez les travailleurs du cycle du combustible (voir étude TRACY). D'autre part, l'accès aux données du Système National des Données de Santé (SNDS) ouvre de nouvelles perspectives pour étudier l'incidence des maladies (plutôt que la mortalité) dans les études épidémiologiques : les chercheurs du LEPID réalisent une étude de la faisabilité visant à estimer l'incidence des cancers dans une partie de SELTINE (pour les salariés d'EDF) à partir des données du SNDS. Les résultats sont attendus dans les années à venir. L'ensemble de ces résultats apportent des informations utiles à la vérification des hypothèses sur lesquelles se fonde l'établissement des normes de radioprotection. Ces résultats n'auraient pas été possibles sans un travail de constitution des cohortes réalisé depuis plus de 30 ans et la collaboration des exploitants nucléaires.

 

Financement

 

IRSN, EDF, Orano

 

Information CNIL pour les personnes incluses dans l'étude SELTINE

 

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Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de l'IRSN à l'adresse e-mail : donnees.personnelles@irsn.fr


 

[1] le milliSievert (mSv) est l'unité de dose utilisée en radioprotection. Pour comparaison, la dose moyenne reçue par la population française en 2016 du fait de l'ensemble des sources d'exposition est estimée à 4,5 mSv

[2] Institut national de la statistique et des études économiques

[3] Institut national de la santé et de la recherche médicale

[4] les leucémies lymphoïdes chroniques ne sont pas considérées à ce jour comme potentiellement radio-induites.

 

 

Références

 

 

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Laboratoire IRSN impliqué :